Lausanne: La police intervient 17 fois en deux mois car il s’impose chez son ex

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LausanneLa police intervient 17 fois en deux mois car il s’impose chez son ex

Un quinqua roumain a multiplié les violations de domicile entre avril et juin en réitérant les intrusions chez son ex-amie. Il a été condamné.

Photo prétexte.

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Getty Images/iStockphoto

Certains hommes, une fois entrés dans votre vie, il est très difficile de s’en défaire. C’est le cas de Vlad*, un Roumain d’une cinquantaine d’années qui a importuné, menacé et violenté son ex-amie Irena*. En avril dernier, Vlad s’est signalé une première fois en bouchant la serrure de la porte de l’appartement de la femme et en arrachant le nom d’Irena de la sonnette. Deux semaines plus tard, il a tambouriné à la porte jusqu’à l’endommager tout en vociférant un tempétueux «Putana di merda». Au début du mois de juin, il a refait le même cirque chez celle qu’il appelait, encore une fois, «Putana di merda» mais dont il semblait ne pouvoir se passer. C’est là qu’une voisine est intervenue. Mal lui en a pris. Vlad l’a poussée vers la porte vitrée de l’ascenseur. La main de la malheureuse a traversé la vitre. Ce qui a occasionné une plaie de 4 cm et quatre jours d’arrêt de travail. La voisine, la régie et l’ex-amie ont déposé plainte.

Entre le 17 avril et le 16 juin, la police lausannoise est intervenue à 17 reprises à cause des violations de domicile de Vlad.

«C’est elle qui me demandait de venir»

Selon le prévenu, c’est toutefois son ex-amie qui lui demandait de passer incognito afin que les voisins ne le voient pas. Mais ses dénégations sur la violence exercée sur la voisine lui ont fait perdre toute crédibilité. Pour l’ensemble de son œuvre, le quinquagénaire a été condamné par ordonnance pénale à 150 jours de prison, 300 francs d’amende, et  30 jours-amende à 30 francs. Les frais de procédure de 975 francs ont été mis à la charge du Roumain sans permis de séjour.

Prénoms d’emprunt.

Une affaire de balance des intérêts

«Harceler de manière obsessionnelle n’est pas une infraction pénale. Ce sont les actes constitutifs de «stalking» qui le sont. Et c’est ça le problème. Pris isolément, des faits peuvent être de gravité relative alors que l’ensemble constitue des actes graves», analyse Me Maelle Courtet-Willemin. Mais selon l’avocate et médiatrice jurassienne, en cas de répétition, la justice peut prononcer des mesures d’éloignement. La violation de cette interdiction peut mener à une détention provisoire. «Une détention préventive est limitée dans le temps. Il y a aussi une balance des intérêts à faire entre sécurité et liberté. Pour qu’il y ait une mesure de contrainte coercitive comme la prison, il faut un danger imminent et réel», nuance un prof de droit à l’Unil. «Faire du «stalking» une infraction pénale mérite à mon sens d’être débattu pour une meilleure protection des victimes», a ajouté Me Maelle Courtet-Willemin.

Diverses aides aux victimes

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(apn)

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