Genève: La prolifération des cerfs dangereuse pour le trafic

Actualisé

GenèveLa prolifération des cerfs dangereuse pour le trafic

Les accidents de la route liés à la présence de l'animal n'ont jamais été aussi élevés. Le Canton songe à des mesures.

par
Thomas Piffaretti
11 Octobre 2010. Thierrens. Les cerfs d'Alex Benoit, éleveur de gibier. © Gérald Bosshard

11 Octobre 2010. Thierrens. Les cerfs d'Alex Benoit, éleveur de gibier. © Gérald Bosshard

photo: Bosshard

«On craint qu'un jour quelque chose de grave se produise.» Chef des gardes de l'environnement du canton, Alain Rauss ne cache pas une certaine inquiétude. Depuis janvier, cinq accidents de la route impliquant un cerf ont été enregistrés. Un record.

Cette hausse s'explique par l'augmentation constante de la population de ces bêtes, qui a doublé en dix ans dans le canton et compte aujourd'hui une soixantaine d'individus en hiver. Cette concentration pose un réel problème de sécurité routière. Un cerf pesant environ 200 kg, une collision fait des dégâts. Jusqu'à présent, ceux-ci n'ont été que matériels.

Les 3 km rectilignes de la route de Sauverny, à Versoix, où se produisent toutes les collisions, sont pourtant équipés d'alarmes sonores et lumineuses censées dissuader les animaux de traverser. «Mais leur efficacité reste difficile à mesurer», souffle Alain Rauss.

Pour renforcer ce dispositif, son service étudie plusieurs solutions, dont l'installation de panneaux intelligents qui s'allument et préviennent les conducteurs quand un animal est prêt à bondir sur la chaussée. Fribourg doit le tester bientôt. A Genève, où la chasse est bannie, l'abattage de cerfs sera envisagé uniquement en dernier recours.

Compétente en matière de sécurité routière, la Direction générale des transports dit ne pas avoir encore été sollicitée. Elle affirme qu'elle étudiera la situation le cas échéant et prendra les mesures qui s'imposent.

Aide technologique

Fribourg utilise actuellement en bordure de ses routes les mêmes dispositifs répulsifs qu'au bout du lac. Ils émettent un son ou de la ­lumière, qui sont activés par les phares des autos. Mais le système a ses limites. «Le problème, c'est qu'au bout de deux ans, l'animal s'y habitue et ces sons qui ne lui font plus peur», explique Marc Mettraux, chef du Service de la faune. Le Canton va donc essayer le mécanisme inverse, qui alerte le conducteur quand une bête est à proximité.

Forêts, vignes et vergers aussi touchés

La route n'est pas la seule à subir le regain d'activité des cervidés. A Genève, les chevreuils ont causé pour quelque 60'000 fr. de dégâts sur des exploitations agricoles à Satigny l'an passé. Un chiffre en constante hausse depuis dix ans. La forêt souffre aussi. La forte présence du gibier l'empêche de se régénérer. Là encore, Genève privilégie les mesures d'effarouchement aux tirs d'animaux. Au contraire de Fribourg, qui connaît les même problèmes.

Ton opinion