AlcoolLa publicité n'incite pas les jeunes à boire
La publicité pour les boissons alcoolisées n'exerce aucune influence sur la consommation des jeunes, selon une étude.

Les jeunes qui boivent de l'alcool sont plus influencés par leurs amis que par la publicité.
Les adolescents interrogés citent l'influence de leurs copains comme primordiale dans leur consommation d'alcool.
Selon l'étude dévoilée mardi et menée par le psychologue allemand Stefan Poppelreuter auprès de plus de 400 jeunes âgés de 14 à 17 ans, «90 % des adolescents interrogés disent que la publicité n'influence pas leur consommation». Ils sont 83% à la trouver «ennuyeuse».
Leur comportement est influencé prioritairement, toujours selon les témoignages des jeunes, à 85% par leurs groupes d'amis, puis par l'influence des parents (65%).
L'étude a également interrogé cent parents d'adolescents dans cette tranche d'âge: 87% d'entre eux considèrent qu'ils jouent un rôle décisif en matière de prévention et estiment que «les fabricants et les politiques n'ont pas un rôle majeur à jouer» dans ce domaine. Ils sont seulement 10% à penser que «le commerce doit jouer le premier rôle en matière de prévention».
L'étude conclut que «tant les jeunes que leurs parents jugent peu crédibles des mesures telles que les interdictions publicitaires».
Débat autour de la loi sur la prévention
Cette étude vient conforter les vues de l'USAM, dont le directeur Hans-Ulrich Bigler a vivement critiqué dans le communiqué présentant l'étude les mesures de prévention de type «arrosoir», car «elles portent non seulement atteinte à la liberté personnelle de chaque individu, mais nuisent à l'économie et en particulier aux PME».
M. Bigler a toutefois reconnu la nécessité de «mesures de préventions ciblées, visant des groupes à risque spécifique». Dans le viseur de l'organisation faîtière des PME suisses se trouve le projet de loi du Conseil Fédéral concocté en septembre, qui sera soumis aux Chambres, projetant un institut de la prévention et des mesures contre le tabagisme, l'alcoolisme et l'obésité.
Des résultats différents
Les milieux de la prévention ont réagi avec circonspection à la publication de l'étude commandée par l'USAM. «Si la publicité n'avait aucun effet, personne ne l'utiliserait» a déclaré à l'ATS Monique Helfer, porte-parole de l'Institut suisse de prévention de l'alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA).
Selon Mme Helfer, la publicité crée une attitude positive de la jeunesse envers la consommation d'alcool. Son interdiction aurait par conséquent un effet préventif.
Pour appuyer ses dires, elle cite treize études européennes qui ont observé sur le long terme 38'000 jeunes. Les résultats contredisent diamétralement les résultats du Dr Poppelreuter: plus les jeunes sont exposés à de la pub vantant les boissons alcoolisées, plus leur consommation d'alcool augmente. (ats)