République centrafricaineLa rébellion se rapproche de la capitale Bangui
La coalition rebelle centrafricaine s'est emparée mardi d'une nouvelle ville, Kaga Bandoro, dans le centre du pays, a indiqué une source militaire.
Malgré la présence de soldats tchadiens censés soutenir les forces armées gouvernementales, ils n'ont pas rencontré de résistance et se rapprochent ainsi de la capitale.
Désormais présente à l'est et au nord de Bangui, la rébellion Séléka - qui avait affirmé au début des hostilités, le 10 décembre, ne pas vouloir marcher sur la capitale - s'en approche désormais dangereusement, ne rencontrant que peu de résistance dans son avancée.
Signe de crise, «le président centrafricain (François Bozizé) a réuni longuement les responsables militaires pour faire le point sur la situation», a indiqué mardi une source militaire dans la capitale centrafricaine.
Habitants terrés chez eux
A Kaga Bandoro, «les rebelles sont entrés» mardi «en véhicule et en moto, et ils se sont mis à tirer à l'arme lourde en direction des points stratégiques: base du détachement militaire, gendarmerie, poste des douanes, police», a déclaré une autre source militaire.
«Les éléments des Forces armées centrafricaines, selon la même source, ont opposé une brève résistance, puis se sont mis à battre en retraite».
«Une bonne partie de la population s'est terrée chez elle en entendant les détonations et de nombreux habitants se sont mis à fuir en direction des villages voisins (...), a constaté la source militaire.
Kaga Bandoro est le quatrième chef-lieu de préfecture du pays a être attaqué et occupé par la rébellion après Ndélé (nord), Bria (centre), et Bambari (centre sud).
Une armée mal organisée
Face à la rébellion, l'armée régulière, sous-équipée, démotivée et mal organisée, a démontré sa faible capacité de riposte, notamment lors de la prise de Bambari en à peine quelques heures, qui était pourtant l'une de ses places fortes.
Des soldats tchadiens arrivés en renfort en milieu de semaine dernière sont certes rompus au combat, mais ils constituent une «force d'interposition» et non d'attaque.
Lundi, le Séléka a annoncé «l'arrêt de ses opérations» et a demandé au président centrafricain François Bozizé, qui a pris le pouvoir avec un coup d'Etat en 2003, un cessez-le-feu comme seule condition à la négociation. (ats)