Violence juvénile: La récidive atténuée par les centres d'éducation

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Violence juvénileLa récidive atténuée par les centres d'éducation

Les jeunes délinquants qui purgent entièrement une mesure d'éducation au travail récidivent moins souvent que ceux qui ne la purgent que partiellement.

Et s'ils commettent de nouveaux délits après leur sortie de prison, ceux-ci sont en général moins violents.

C'est ce que révèle une étude réalisée dans les centres d'éducation par le travail d'Arxhof (BL) et Uitikon (ZH). Pour les délinquants jusqu'à 22 ans, le nouveau droit mise avant tout sur des mesures éducatives en milieu fermé ou semi-fermé.

Quatre établissements éducatifs de ce genre dotés en tout de 200 places existent en Suisse: Arxhof, Uitikon, Kalchrain (TG) et Pramont (VD). La Suisse romande manque de places d'éducation par le travail, c'est pourquoi peu de jeunes délinquants sont condamnés à des mesures de ce côté de la Sarine. Pour pallier ce problème, un centre doit être construit prochainement à Palézieux (VD).

L'étude publiée jeudi a suivi la trace de 443 adolescents ou jeunes hommes qui ont quitté les centres du Arxhof ou de Uitikon entre 1994 et 2003. Près de la moitié sont des Suisses, leur moyenne d'âge était de 21 ans à leur sortie. Tous avaient commis des délits passibles d'au moins trois ans de prison.

Selon leurs extraits de casier judiciaire datant de 2006 et 2007, 45,1% d'entre eux ont commis de nouveaux crimes avec ou sans violence. Si l'on compte en plus les petits délits, comme prendre un bus sans ticket, ce taux se monte à 62,5%, ont indiqué les auteurs de l'étude jeudi devant les médias.

Seul un tiers de récidivistes

Les délinquants qui ont purgé leur mesure éducative jusqu'au bout et ont fait un apprentissage ou une première formation dans le centre ont moins récidivé. Tout comme ceux qui sont restés dans le centre au moins deux ans, qui avaient plus de 20 ans lors de leur entrée et ceux qui avaient commis des délits moins graves.

En chiffres: 33% de ceux qui ont purgé l'entier de leur mesure ont commis de nouveaux crimes contre 54,6% chez ceux qui dont la mesure a été interrompue et commuée en prison ferme. Seuls 6,2% des premiers ont commis de nouveaux crimes violents, contre 24,9% chez les seconds.

Selon le directeur du centre du Arxhof, ces chiffres sont bien meilleurs qu'à l'étranger où les jeunes délinquants sont surtout mis en prison et où les taux de récidives atteignent 80%. En tout, seuls 43,8% des délinquants purgent toutefois leur mesure jusqu'au bout, a concédé Renato Rossi.

Les autorités décident généralement d'interrompre une mesure lorsque le détenu ne collabore pas. Les jeunes délinquants ne sont pas toujours motivés car les peines de prison sont souvent plus courtes que les mesures d'éducation au travail, a expliqué M.Rossi.

M.Rossi ne plaide toutefois pas pour des peines plus sévères. Selon lui, les pays qui ont les condamnations les plus strictes sont aussi ceux où les taux de criminalité sont les plus élevés. (ats)

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