GenèveLa religion débarque au cycle par la petite porte
Dès la rentrée 2011, elle sera enseignée non pas comme discipline mais comme complément à d'autres cours.
- par
- Winnie Covo
Cela faisait dix ans que le Département de l'instruction publique (DIP) y travaillait. Le fait religieux va enfin trouver sa place dans l'enseignement public obligatoire. Le canton de Genève, qui s'inscrit depuis toujours dans une tradition laïque, fait ainsi une petite place à la spiritualité.
Les élèves de 12 à 15 ans apprendront désormais les fondements des grandes religions, leurs faits historiques et culturels. Cela se fera à travers l'étude de grands textes philosophiques ou religieux. «Nous souhaitons introduire un certain nombre d'enseignements de manière à faire face à l'absence totale de culture du fait religieux chez les élèves», explique Charles Beer, conseiller d'état en charge du DIP.
La nouvelle matière sera intégrée à des cours préexistants, comme l'histoire ou la géographie. «On assiste à un analphabétisme croissant des jeunes par rapport aux fondement de la culture judéo-chrétienne», remarque François Gillet, enseignant au cycle et président du PDC. Gérard Deshusses, conseiller municipal socialiste et enseignant lui aussi, souligne qu'«il ne s'agit pas de faire de l'instruction religieuse comme autrefois, mais de donner une information sur les religions d'un point de vue culturel».
Les radicaux, quant à eux, émettent un léger bémol, ne souhaitant pas qu'«il y ait un melting-pot de divers grands textes», explique Jean Romain, député. Ils s'opposent entre autres à ce que le DIP intègre les textes de Karl Marx au programme.