EconomieLa reprise peine à se concrétiser
Un membre de la Banque nationale suisse a estimé jeudi que l'économie n'avait pas encore repris son souffle.

Fritz Zurbrügg est le numéro trois de la Banque nationale suisse.
Malgré des signes favorables sur les marchés financiers, Fritz Zurbrügg estime pour l'heure peu probable un retour à la normale en matière de politique monétaire. Selon le numéro trois de la Banque nationale suisse (BNS), la reprise économique peine à se concrétiser et le taux de chômage demeure élevé, notamment dans la zone euro.
Au rang des évolutions favorables, M. Zurbrügg a notamment signalé le retour au calme du marché obligataire, notamment en ce qui concerne les économies de la périphérie de l'Europe. Selon le texte de son discours prononcé jeudi à Genève, le membre du directoire de l'insititut d'émission a aussi mis en exergue le niveau record des marchés d'actions et la hausse des taux d'intérêts à long terme depuis le milieu de l'année.
Moins encourageants
Mais d'autres observations sont moins encourageantes, à commencer par une reprise économique lente. Et des risques de dégradation continuent d'entourer les prévisions de croissance. De plus, dans un contexte de chômage élevé, de nombreuses réformes structurelles ont été reportées.
Les mesures exceptionnelles mises en oeuvre par les banques centrales ont fortement contribué à calmer les marchés financiers et, dans la plupart des cas, ces politiques demeurent en place, a ajouté M. Zurbrügg. De ce point de vue, il est clair qu'un retour à la normale en matière de politique monétaire est encore éloigné.
Risques
Comme l'a démontré la première tentative de normalisation monétaire de la Réserve fédérale, l'abandon d'une politique très expansionniste représente une entreprise risquée. L'environnement de marché reste marqué par les incertitudes concernant le futur cap en la matière.
Les perspectives économiques mondiales ne laissent guère suggérer une normalisation générale de la politique monétaire. La reprise se fait attendre et le Fonds monétaire international (FMI) a une nouvelle fois revu à la baisse ses prévisions de croissance.
La prolongation de cette phase de taux bas comporte aussi des risques. Parmi ceux-ci figurent notamment les distorsions croissantes des prix de différentes catégories d'actifs et l'affaiblissement des incitations aux réformes.
Ces considérations invitent à se demander si la politique monétaire très expansionniste risque, à long terme, de provoquer une inflation. Pour la Suisse, ce danger est écarté, notamment du fait d'un écart de production négatif, de la fermeté du franc et de la stabilité, voire de la baisse des cours des matières premières, selon M. Zurbrügg. (ats)