La Russie reprend les vols de bombardiers stratégiques

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La Russie reprend les vols de bombardiers stratégiques

Tchebarkoul - La Russie va rétablir «sur une base permanente» les vols de bombardiers sur de longues distances, a annoncé vendredi Vladimir Poutine.

Moscou renoue ainsi avec une pratique abandonnée depuis la fin de la Guerre froide. Washington a réagi avec dédain.

«Nous avons décidé de renouer avec les vols de l'aviation stratégique russe sur une base permanente. Les avions seront déjà dans les airs aujourd'hui à minuit», heure de Moscou, a déclaré M. Poutine à Tchebarkoul (Oural), où il assiste à des exercices militaires conjointes avec la Chine et quatre pays d'Asie centrale.

«La Russie a mis fin de façon unilatérale aux vols de son aviation stratégique (...) Malheureusement, tout le monde n'a pas suivi notre exemple. Les vols de l'aviation stratégique d'autres pays se poursuivent et cela crée certains problèmes pour assurer la sécurité de la Fédération de Russie», a-t-il ajouté, dans une critique voilée des Etats-Unis.

Dans les lieux d'intense activité

Les vols de bombardiers stratégiques à long rayon d'action, capables de transporter des missiles nucléaires, avaient été arrêtés en 1992, après la chute de l'URSS, en raison du manque de financement de l'armée. «Les patrouilles auront lieu dans des zones d'intense activité maritime et économique de la Russie», a précisé le chef du Kremlin.

La Russie a déjà multiplié ces dernières semaines les sorties de ses bombardiers stratégiques. Les Etats-Unis ont confirmé que des bombardiers à long rayon d'action russes faisaient de plus en plus de missions, toujours plus près des côtes américaines.

Arrogance croissante

De nombreux observateurs estiment que ces sorties sont le signe d'une arrogance croissante de la Russie. Les Etats-Unis ont eux choisi de réagir par le dédain à la reprise des vols de bombardiers stratégiques russes. Le département d'Etat a qualifié cette annonce «d'intéressante».

«C'est une décision qui leur revient», a indiqué le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack. Celui-ci a aussi fait remarquer que les Russes disposaient de «vieux appareils». (ats)

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