Îles grecquesLa situation des réfugiés jugée «honteuse»
Refugees International a qualifié jeudi à Athènes de «honteuse» la situation des réfugiés sur les îles de Lesbos, Chios et Samos.
L'organisation humanitaire américaine Refugees International a qualifié jeudi à Athènes de «honteuse» la situation des réfugiés sur les îles grecques de la mer Egée, malgré leur nombre pourtant «gérable» dans l'ensemble du pays. «Les conditions (y) sont terribles», affirme l'ONG.
Une équipe de Refugees International a passé huit jours à Lesbos, Chios et Samos, qui concentrent la plupart des 15'000 personnes encore retenues sur les îles égéennes, car arrivées après l'entrée en vigueur du pacte UE-Turquie de mars 2016. Celui-ci prévoit leur renvoi en Turquie à moins qu'elles n'obtiennent l'asile en Grèce.
«Les conditions sont terribles, et les gens n'ont aucune clarté sur leur sort», a remarqué la porte-parole de l'ONG pour l'Europe. Elle a déploré que les gens «passent à présent de longs mois sur des îles qui n'étaient conçues que pour le transit», à moins d'être reconnus vulnérables et d'avoir une chance d'être envoyés dans des camps ou appartements du continent mieux adaptés.
Camp improvisé
Refugees International a relevé les conditions exécrables dans le camp improvisé de Souda à Chios, où 1600 personnes cohabitent, le camp officiel de Vial étant archi-plein (1950 personnes pour 1100 places).
La porte-parole a évoqué «des soucis de sécurité réels» avec des hommes rendus agressifs par l'attente, la circulation de drogue, des femmes apeurées et un sérieux manque d'information.
Elle note aussi un mécontentement accru de la population locale, surtout à Chios, tandis que la responsable de la communication de l'ONG souligne «des tensions liées à la différence de traitement entre les Syriens et les non-Syriens».
Elle souligne pourtant que le nombre total de réfugiés demeurant en Grèce après l'exode de 2015-début 2016, 62'000 officiellement, est parfaitement «gérable» par l'UE, comparé aux trois millions en Turquie ou au million au Liban.
«C'est un problème de manque de volonté politique. C'est honteux et il n'y a aucune excuse à avoir des tentes sous la neige l'hiver et l'été sous la chaleur avec rats et serpents», a conclu la responsable. (nxp/ats)
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