Intempéries en ValaisLa station de Zermatt entrevoit le bout du tunnel
Toujours coupés du monde, les touristes vont enfin pouvoir prendre le train pour rentrer chez eux. L'évacuation par le rail devrait débuter en fin d'après-midi.
- par
- Jérémie Favre
C'est une bonne nouvelle pour les touristes encore coincés à Zermatt (VS): le trafic ferroviaire entre la station valaisanne et Täsch a repris. Selon la porte-parole de l'Office du tourisme, Simona Altwegg, le rail est resté fermé afin de de finir de sécuriser le trajet. Le reste du chemin jusqu'à Viège se fera avec des bus de remplacement.
La compagnie Matterhorn Gotthardbahn a mis à disposition plusieurs trains supplémentaires de même que davantage de bus pour le trajet entre Täsch et Viège. La ligne ferroviaire en aval de Täsch est en effet encore bloquée au moins jusqu'à jeudi midi.
Pas d'aide de l'armée
Jusque-là, le ballet aérien a continué dès 8h30. Près de 3000 personnes ont déjà été transportées hors de la station depuis dimanche, précise l'Office du tourisme. La compagnie en a également amené 2500 jusqu'au pied du Cervin. Cinq hélicoptères d'Air Zermatt se sont relayés pour évacuer les gens au compte goutte-gouttes. Les appareils ne pouvaient en effet transporter que quatre personnes à la fois, pour un coût de 70 francs le voyage. Chaque personne souhaitant quitter la station a reçu un numéro. Près de 6000 tickets ont été distribués.
Pour accélérer l'évacuation, la commune valaisanne a demandé l'aide de l'armée au canton du Valais, et non pas directement à l'armée comme nous l'indiquions mercredi. Zermatt a toutefois reçu un niet en bonne et due forme. Motif invoqué: il n'y a pas de danger pour le village de Zermatt nécessitant une aide militaire.
«Ca commence à faire cher en restaurant»
Dans la station, certains s'impatientent: «On n'a pas tous des cuisines dans les chambres d'hôtel, ça commence à faire cher en restaurant, constate un habitué vaudois de la station. A Zermatt, on n'est pas tous millionnaires!» Il regrette également une communication lacunaire: «Ce matin, on était à 5h45 à la gare, et il n'y avait aucune information sur une éventuelle reprise du trafic. La commune a mis en place un Live-ticker sur son site, ce qui est une très bonne idée, mais les infos n'y sont données qu'à petites doses.»
Du côté de l'office du tourisme de Zermatt, la compréhension est de mise: «C'est une situation spéciale, on peut comprendre que des gens se plaignent. On essaie de faire notre maximum pour communiquer. Dès que nous avons une nouvelle information, nous la transmettons aux hôtels qui font ensuite office de relais auprès de leurs clients.»
La station valaisanne est cernée par les coulées.
Pour atténuer les désagréments, la station a distribué de la raclette, du saucisson, et du vin chaud devant la gare.
Plus de 200 demandes d'assistance
Contacté mercredi, le Touring Club Suisse (TCS) a reçu 212 demandes d'assistance en raison des intempéries, dont rien que 200 pour Zermatt. «C'est du jamais vu depuis près de 20 ans», précise son porte-parole, Yves Gerber. Le TCS prend en charge le rapatriement depuis la station valaisanne, ainsi que les nuitées supplémentaires, pour un montant maximal de 1000 francs par personne.
Un homme cheminant sur une route fermée entre Täsch et Zermatt a eu la chance de sa vie, jeudi après-midi.
Le danger de crues recule partout dans le pays
Le retour à la normale s'est poursuivi mercredi grâce à un temps sec et doux. La plupart des lacs et des cours d'eau sont en baisse. Ponctuellement en montagne, la situation restait tendue. Zermatt n'était accessible jusqu'à 17h que par les airs. Plus d'infos ici.
Au bon vouloir de l'employeur
Les employés qui ont manqué plusieurs jours de travail en raison des intempéries devront s'arranger avec leur employeur. Selon Jean-Marc Beyeler, chef du service juridique du centre patronal, les patrons pourront se montrer compréhensifs, mais ils n'y sont pas tenus par le code des obligations, puisque l'empêchement n'est pas inhérent à la personne même du travailleur dans le cas présent, comme ça pourrait être le cas lors d'une absence pour maladie. Cela signifie que les solutions dépendront du bon vouloir des employeurs. Plusieurs aménagements sont possibles, allant d'une retenue sur le salaire, à la prise de jours sur le solde de vacances ou des heures supplémentaires, par exemple.