Loi sur le terrorismeLa Suisse a plus peur du terrorisme que de l’arbitraire de l’État policier
À l’exception de Bâle-Ville, tous les cantons ont accepté la loi sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme. Les opposants disent vouloir veiller au grain pour son application.
La population suisse a accepté par 56,5% la loi qui permettra à la police de prendre des mesures préventives contre des «terroristes potentiels». Seul le canton de Bâle-Ville a dit non à la loi, ainsi qu’une petite poignée de villes (Lausanne à 56% de non, Genève à 50,3%). Les petits cantons de Suisse centrale se sont aussi montrés les moins enthousiastes, ne l’acceptant que du bout des lèvres.
Encore un «dimanche noir»?
Là aussi, les opposants à la loi pourront se réjouir d’avoir gagné du terrain au fur et à mesure de la campagne. Le premier sondage donnait 68% de «oui», le troisième 63%, la loi n’aura finalement convaincu que moins de 6 votants sur 10. «Si la votation avait eu lieu dans trois semaines, nous aurions gagné», estime Tobias Vögeli, président des Jeunes Vert’libéraux, très actifs dans la campagne.
Ce relatif «mieux» par rapport à ce qui était attendu ne les empêche pas de jouer dans la surenchère catastrophiste. Les Vert-e-s parlent de «grave défaite de l’État de droit». Le parti SolidaritéS de «dimanche noir pour la démocratie» et craint «des heures sombres pour tous les militants d’organisations politiques, associatives, d’ONG etc».
«Avant qu’il ne soit trop tard»
Pour le comité référendaire, on se borne à une sobre «journée douloureuse». Les jeunes socialistes, eux, annoncent déjà la couleur: le Conseil fédéral a toujours répété que les militants politiques ne seraient pas inquiétés. «Nous serons là pour le leur rappeler», a twitté la section vaudoise.
Pour le PLR, à l’inverse, «la Suisse veut agir avant qu’il ne soit trop tard». Par ailleurs, le parti estime que «l’engagement en faveur de cette loi de la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter est à saluer».