Euro 2012: La Suisse au bord du gouffre

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Euro 2012La Suisse au bord du gouffre

La Bulgarie a tenu en échec la Suisse 0-0 à Sofia, samedi soir. Ce match nul ne fait les affaires d'aucune des deux formations.

Marc Fragnière
Sofia
par
Marc Fragnière
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Consternant, ce constat est à l'image du jeu proposé par la formation à la croix blanche durant une grande partie de la rencontre. Si une qualification demeure toujours possible, on voit néanmoins mal comment cette Suisse-là va pouvoir redresser le tir et s'imposer à Wembley, en juin prochain, face à l'ogre anglais.

Sous l'eau une demi-heure durant à Sofia, le onze d'Ottmar Hitzfeld a eu la chance de pouvoir compter sur un Wölfli attentif et une arrière-garde disciplinée pour éviter la tasse en première période. D'une pauvreté criarde, le jeu de l'équipe de Suisse a été particulièrement indigent. Physiquement «mangés» par leurs adversaires, Inler et consorts ont semblé complètement amorphes. Ils ont subi le jeu de manière inquiétante et pouvaient clairement s'estimer heureux de ne pas avoir vu la Bulgarie prendre le large.

Une deuxième période plus équilibrée

Une fois l'orage passé la «Nati» a enfin timidement montré les dents. Il a toutefois fallu attendre la 30e pour voir l'unique occasion helvétique. Servi par Stocker, Streller a remisé pour Frei dont la tête a été détournée in extremis par le gardien Mihaylov. En embuscade, Gelson Fernandes a vu son tir dévié en corner. Le Valaisan était entré à la 18e pour Behrami, lequel avait quitté la pelouse blessé. Selon un premier diagnostic, il souffrirait d'une déchirure partielle du ligament externe du genou droit.

Alex Frei après le match Bulgarie-Suisse (2)

La 2e période a débuté selon le même scénario que la précédente. C'est à son courage - un peu - et à la maladresse bulgare – beaucoup - que la Suisse a dû son invincibilité. Comme avant la pause. Grichting et consorts ont plié mais n'ont pas rompu. Et comme en première mi-temps, Frei a eu l'occasion de prendre les hommes de Matthäus à froid. A la 63e, le gardien Mihaylov a toutefois sorti le grand jeu et apposé son véto. Plus tard, les changements décidés par Hitzfeld ont eu le don d'apporter une dynamique nouvelle. Les entrées de Derdiyok (pour Stocker) et de Gavranovic (pour Streller) ont étayé la palette offensive de la Suisse. Dans le dernier quart d'heure, le dispositif tactique est presque passé du 4-4-2 traditionnel à un 4-3-3. Sans succès toutefois. Sur un coup de dés, le néophyte Gavranovic aurait pu permettre à la Suisse de réaliser un hold-up à la 94e, mais le dernier rempart bulgare veillait.

Alex Frei avant le match Bulgarie-Suisse (2)

Ce qu'ils ont dit:

Steve Von Bergen, défenseur: «Nous n'avons quasiment pas eu d'occasions en 1re mi-temps. En 2e période, on est allés les presser plus haut. Cela nous a donné des possibilités. Les Avant, on les avait trop laissés jouer. On était souvent en retard et on a perdu énormément de duels. On compte désormais 6 points de retard sur le Monténégro. Mathématiquement, la qualification reste possible, même si nos chances sont encore plus restreintes qu'avant ce match. Il va falloir faire plus, beaucoup plus si on entend gagner à Wembley en juin. Il faudra que tout le monde soit à 200%.»

Alex Frei, attaquant: «Les regrets par rapport au score sont immenses. On a eu de la chance de ne pas encaisser de but dans les 25 premières minutes. Avec mon expérience, j'ai pensé que ça allait forcément tourner en notre faveur. Si j'avais marqué (n.d.l.r : à la 30e) ça nous aurait donné de l'air. Au final, personne ne méritait de gagner. Maintenant ça va être très difficile pour nous. Mais tant qu'une qualification est possible, on a le devoir de tout donner.»

Alex Frei avant le match Bulgarie-Suisse
Alex Frei après le match Bulgarie-Suisse (1)

Reto Ziegler, défenseur: «On est très déçus. On était venus ici pour prendre les trois points. On y croit encore. En football, tout est possible, maintenant il va falloir aller gagner à Wembley, mais pourquoi pas? Après avoir souffert en première mi-temps on s'est créés quelques occasions. On sait qu'on doit les mettre au fond, car personne n'ignore que nous ne parvenons pas souvent à nous ménager plus de 2-3 occases.»

Stéphane Grichting, défenseur: «Notre déchet a été incroyable en première mi-temps. Cette période a été catastrophique. On a connu de gros problèmes en matière d'animation offensive. On a des problèmes de qualité dans ce domaine, sur le plan international. Défensivement on est solides, mais dès qu'il faut créer et mettre la balle au fond, on n'y parvient pas. Comment voulez-vous que l'on se qualifie si on ne parvient pas à marquer contre nos adversaires directs?»

Stephan Lichtsteiner, défenseur: «On a perdu beaucoup trop de balles au début. En 2e mi-temps, on a élevé le niveau de notre jeu, fort heureusement. Mathématiquement la qualification est encore à notre portée. On doit y croire et se donner les moyens de parvenir à la décrocher. Sinon, on peut rester chez nous!»

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