La Suisse manque de profs
Plus de 3400 enseignants à plein temps risquent de manquer à l'appel lors de la rentrée scolaire 2006.
Comme l'an dernier, environ 5 % des postes de profs tout secteur confondu ne devraient pas trouver preneur dans un premier temps en Suisse.
Les manques sont particulièrement marqués pour les branches scientifiques, tels que les sciences, la chimie, les mathématiques ou la biologie dans le secondaire. «Il s'agit d'une maladie chronique», a souligné Christian Berger, secrétaire général de la Conférence intercantonale de l'instruction publique (CIIP) regroupant les cantons romands et le Tessin.
On annonce aussi des manques en langues, car l'allemand et l'anglais sont enseignés toujours plus tôt sans parler des maturités bilingues, selon M. Berger.
Déficit comblé
Mais depuis les graves pénuries d'enseignants qui ont marqué les rentrées scolaires 2000-2001, les cantons ont une marge de manoeuvre plus grande pour recruter. Les diplômes des enseignants sont désormais reconnus entre les cantons.
L'engagement d'enseignants étrangers est aussi facilité par l'entrée en vigueur des accords bilatéraux avec l'UE. Ainsi, comme l'an dernier, le déficit d'enseignants devrait être comblé dans les premières semaines de cours.
Moins d'élèves, moins de profs
Beat Zemp, président de l'association des enseignants alémaniques LCH, voit poindre deux autres menaces. Un manque clair d'enseignants dans tous les secteurs et à tous les niveaux scolaires est attendu d'ici 2015, selon lui. Une vague de départs à la retraite est à l'origine de ce phénomène. Près de 25 000 enseignants, soit un tiers des effectifs, est annoncé sortant.
Parallèlement, le nombre des élèves va diminuer avec le recul des naissances. Difficile à ce stade de dire si les deux courbes se rejoindront. Car il faut tenir compte d'un autre paramètre: la migration.
D'ailleurs, la lecture des cartes démographiques par région, publiées par l'Office fédéral de la statistique, donne des informations plus nuancées. Dans une perspective sur 10 ans, la diminution du nombre des écoliers est plus marquée dans les cantons au centre du pays que dans les cantons romands. En revanche, le nombre d'élèves devrait rester identique à Genève et dans le canton de Zurich.
(ats)