La traite des êtres humains de mieux en mieux combattue en Suisse

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La traite des êtres humains de mieux en mieux combattue en Suisse

La Suisse est de mieux en mieux armée dans la lutte contre la traite d'êtres humains. La collaboration entre autorités de poursuite pénale et organismes de protection des victimes s'est améliorée ces dernières années, selon un rapport publié mardi.

Ces progrès ont permis à une centaine de victimes de bénéficier d'une protection de durée limitée en 2005 et 2006, en vertu de la loi sur les étrangers, écrit le Service de coordination contre la traite d'êtres humains et le trafic des migrants (SCOTT). L'année dernière, 133 victimes ont en outre bénéficié des conseils de l'organisation zurichoise FIZ Makasi, spécialisée dans la lutte contre la traite des femmes, soit cinq fois plus qu'en 2002.

Condamnations multipliées

Le nombre d'auteurs condamnés a presque triplé (12 en 2005, 5 en 2006) par rapport au début de la décennie, souligne le SCOTT. Police, parquets, autorités responsables des migrations, centres de consultation pour les victimes ont oeuvré de concert pour améliorer la situation.

Cette coopération prend la forme de tables rondes ou de comités du même type. Son succès se concentre sur les neuf cantons, alémaniques surtout, qui l'ont institutionnalisée, conclut le rapport publié. Le SCOTT estime donc qu'il faut approfondir et développer les mécanismes de coopération institutionnalisés et former les autorités compétentes.

Autre objectif évoqué par le SCOTT, la Suisse se doit de lutter particulièrement contre la traite des êtres humains exploités pour leur travail. Dans ce cadre, il s'agit de tenir compte des besoins spécifiques des victimes mineures.

Nouvelles améliorations dès 2008

L'organisme de coordination rappelle en outre que la nouvelle loi sur les étrangers et l'ordonnance sur l'admission, le séjour et l'exercice d'une activité lucrative entreront en vigueur le 1er janvier. Ils donneront un délai de réflexion de 30 jours et une autorisation de séjour de courte durée aux victimes et témoins de traite, qui se trouvent illégalement en Suisse.

Cette période bénéficiera aux enquêtes et procédures pénales. Elle permettra en outre aux personnes touchées d'être soutenues sur le plan social ou juridique, voire d'être assistées dans leur retour au pays d'origine.

Le rapport de la SCOTT a été publié un an après l'entrée en vigueur des nouveaux éléments constitutifs de l'infraction de traite d'êtres humains. Outre la traite à des fins d'exploitation sexuelle, la loi sanctionne à présent la traite liée à l'exploitation du travail ou au prélèvement d'organes. L'exploitation de mineurs ou à des fins professionnelles constitue par ailleurs un facteur aggravant. (ats)

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