Trafic d'organesLa Turquie relâche le «Dr Frankenstein»
Le médecin turc soupçonné d'implication dans un trafic d'organes au Kosovo a été remis en liberté après un interrogatoire à Istanbul.
Des procureurs ont interrogé mercredi le Dr Yusuf Ercin Sönmez surnommé «Dr Frankenstein» et recommandé sa mise sous écrou, mais leur requête a été rejetée par la cour, a déclaré à l'AFP un responsable impliqué dans la procédure, ayant requis l'anonymat.
«Mais l'enquête continue (...) Il est probable qu'il soit jugé», a-t-il précisé.
Les autorités judiciaires turques sont en contact avec leurs homologues au Kosovo, mais une extradition du médecin vers ce pays semblait improbable, a indiqué cette source.
«L'extradition est très improbable dans ce type de cas (...) L'option principale est de juger le suspect en Turquie», a-t-elle expliqué.
Preuves inappropriées
La cour a décidé mercredi de libérer Dr Sönmez au motif que les preuves réunies contre lui étaient inappropriées pour justifier son incarcération, a rapporté le quotidien populaire Vatan.
L'avocat du médecin n'était pas immédiatement disponible pour commenter l'information.
M. Sönmez, en cavale depuis plusieurs années, a été arrêté mardi soir par la police dans une villa de la rive asiatique d'Istanbul.
La Mission de police et de justice de l'Union européenne (Eulex) à Pristina doit se prononcer d'ici quinze jours sur l'inculpation éventuelle de sept personnes, dont Sönmez et un ressortissant israélien, soupçonnées de trafic d'organes. M. Sonmez a démenti sur son site internet les accusations pesant contre lui.
Les accusations concernent les activités d'une clinique de Pristina fermée en 2008 après une enquête lancée suite au malaise à l'aéroport de Pristina d'un un ressortissant turc, dont un rein aurait été greffé sur un patient israélien.
Le chirurgien turc a été interpellé à plusieurs reprises en Turquie pour des transplantations de reins illégales et des pratiques douteuses, mais a échappé à la prison en 2005, profitant d'une amnistie. Il avait été condamné par contumace à huit ans de prison en 2008, selon la presse turque. (afp)