Rhône: La vidange met les pêcheurs en pétard

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RhôneLa vidange met les pêcheurs en pétard

Les travaux d'assainissement du fleuve ont eu un lourd impact sur la faune. Des millions d'euros d'indemnités sont réclamés.

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La chasse du fleuve, en juin, visait à prévenir les inondations.

La chasse du fleuve, en juin, visait à prévenir les inondations.

«Entendre dire que tout s'est bien passé, c'est choquant!» Président de la Fédération de pêche de l'Ain, Nicolas Goussef ne décolère pas depuis l'été. La vidange du Rhône, réalisée mi-juin par les autorités de Genève et de France voisine, a laissé des traces sur l'écosystème de la région. Les poissons ont quasiment disparu entre les barrages de Verbois et de Génissiat, à une quarantaine de kilomètres en aval de la frontière suisse. «On a dû repeupler le cours d'eau à nos frais», peste-t-il au nom des 36 000 membres de son association.

Quelque 60'000 truites ont été réintroduites dans le Rhône. Nicolas Goussef réclame aujourd'hui 3,8 millions d'euros pour compenser le préjudice subi par le secteur piscicole. Il a envoyé une lettre au préfet de l'Ain et à l'Elysée. Genève est aussi appelé à passer à la caisse.

Dégâts

«Il y a des dégâts, mais c'est malheureusement inévitable. Le bilan n'est pas aussi catastrophique que certaines associations le laissent entendre, assure Michèle Künzler, conseillère d'Etat chargée du dossier. Nous écouterons les doléances qui nous parviendront, mais nous n'envisageons pas d'indemnisations.»

Outre l'impact écologique, la chasse du Rhône a occasionné un manque à gagner de 3 millions en production hydroélectrique côté français. «Mais celui-ci était anticipé. Globalement l'opération est très positive», souffle Sébastien Ferra, directeur adjoint de la Direction départementale des territoires de l'Ain.

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