Suisse-Costa RicaL’absurdité et la fatalité bloquent une étudiante à l’étranger
Une enseignante suissesse en formation devait rejoindre Genève le 14 février. Mais la compagnie aérienne qui dessert le vol imposait un test antigénique de moins de 4h que n’effectue aucune structure de la ville de départ.
- par
- Abdoulaye Penda Ndiaye

À cause du décalage horaire, Sarah se lève à 1h du matin pour suivre les cours de l’Unige.
Enseignante en formation, la Lausannoise Sarah est bloquée au Costa Rica. Mi-février, son vol retour Liberia (Costa Rica) – Genève via Amsterdam avec KLM n’a pas eu lieu comme prévu. En plus du test PCR, il fallait un test antigénique de moins de 4h avant le départ, comme l’exigent les autorités néerlandaises. Le hic, c’est qu’aucune structure médicale de la ville de départ n’effectue cette prestation en si peu de temps. «C’est possible dans la capitale, San José, mais c’est à 6h de bus de Liberia», s’offusque Sarah.
La situation est d’autant plus absurde que la compagnie, selon un document que nous avons parcouru, conseillait aux passagers de se présenter à l’aéroport quatre heures avant le départ. «Il y avait une famille de cinq Belges, deux Italiens et moi. Aucun d’entre nous n’a pu embarquer à cause de ce test irréalisable sur place», déplore l’étudiante suissesse.
Nouveau vol mais test PCR positif
Pour rectifier le tir, KLM a proposé à Sarah un autre vol pour la Suisse via Paris, le 20 février. Là, pas besoin de test antigénique. Mais un test PCR négatif de moins de 72 h est exigé. Après l’absurdité, c’est la fatalité: facturé à 120$, le nouveau test PCR de Sarah s’est révélé… positif. Elle doit donc prolonger son séjour costaricien.
De Lausanne, la famille de Sarah vit cette situation avec philosophie. «Son père et moi ne pouvons que lui apporter un soutien moral et financier. Mais à quelque chose malheur est bon. Sa quarantaine terminée, ma fille sera immunisée», se réjouit la mère de l’étudiante.
Le jour ici, la nuit là-bas
L’enseignante en dernière année de formation s’est rendue en Amérique centrale en janvier pour être volontaire pendant quelques semaines dans un camp de surf au Costa Rica. À cause du décalage horaire, quand ses camarades de l’université de Genève se connectent à 8h, c’est 1h du matin à Liberia. Au moment où Sarah finit ses cours, le jour pointe et l’étudiante va au lit. Quant à la compagnie aérienne KLM, elle n’a pas répondu à nos sollicitations.