AutomobileL’achat de Tesla contribue à importer davantage de voitures polluantes
En acquérant une Tesla, les Suisses permettent à ce que des voitures d’autres constructeurs puissent émettre du CO₂ sans être sanctionnés.

Tesla met en vente des certificats CO₂ aux importateurs de véhicules plus polluants.
Les Tesla ont la cote en Suisse et font partie des voitures électriques les plus vendues chez nous. Bon pour l’environnement? Pas forcément, révèlent samedi les journaux alémaniques de Tamedia.
Car quand un Suisse achète une Tesla, il contribue à ce que des importateurs de voitures à combustion à fortes émissions de CO₂ puissent en importer davantage sans être sanctionnés. Ainsi en 2020 et 2021, chaque véhicule électrique de la marque américaine a permis à deux, voire trois voitures polluantes d’être immatriculées en Suisse sans être pénalisées.
Pourtant, en Suisse, les voitures neuves peuvent émettre en moyenne 118g de CO₂ par km. Mais pour chaque importateur, la Confédération fixe un objectif individuel, en l’occurrence 102g de CO₂ par km pour Tesla. Si cette pollution est dépassée, il peut y avoir des pénalités. Mais comme Tesla ne construit que des voitures électriques, ses émissions de CO₂ sont nulles.
Certificats CO₂ aux plus offrants
Du coup, elle met aux enchères les émissions auxquelles «elle a droit» sous forme de certificats CO₂ cédés aux importateurs de voitures plus polluantes. Les deux parties y trouvent leur compte, expliquent les journaux: Tesla gagne de l’argent en vendant ses certificats, l’importateur les paie, mais s’évite ainsi les sanctions de Berne qui lui coûteraient bien plus cher.
Interrogée, la Confédération n’a pas l’intention de bouger. Il s’agit d’une pratique établie depuis longtemps et réglée au niveau de l’ordonnance, écrit l’Office fédéral de l’énergie. Politiquement, les critiques commencent à se faire entendre, mais on ne voit pas non plus la nécessité d’agir dans l’immédiat.