États-Unis: une activiste ment sur ses origines, sa propre mère la balance

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États-UnisL’activiste a menti sur ses origines: «Elle est blanche comme la neige»

Une trentenaire occupant un poste à responsabilités au sein d’une organisation s’est inventé des origines asiatiques, latinos et arabes. Sa propre mère l’a balancée.

Raquel Saraswati, 39 ans, n’a pas encore réagi publiquement aux allégations.

Raquel Saraswati, 39 ans, n’a pas encore réagi publiquement aux allégations.

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Le jour où Raquel Saraswati s’est présentée pour un poste de cadre au sein de l’American Friends Service Committee (AFSC), le comité chargé de l’auditionner pensait avoir trouvé la perle rare. Aujourd’hui, la pilule est amère. «J’ai vraiment l’impression d’avoir été arnaqué. Je me sens trahi», estime Oskar Pierre Castro, spécialiste des ressources humaines qui faisait partie de ce comité. Pour lui, la candidate «cochait toutes les cases». «Génial, une personne de couleur, LGBT, qui se trouve être musulmane (…) et qui semble perspicace», avait pensé Castro à l’époque.

Il apparaît aujourd’hui que la femme de 39 ans, devenue membre de la direction de cette organisation, a menti sur ses origines pendant près de vingt ans. Et c’est sa propre mère qui l’a balancée. Raquel Saraswati prétendait être d’origine latino, asiatique et arabe, alors qu’en réalité sa mère est Allemande et Britannique et son père Italien. «Je l’appelle Rachel. Je ne sais pas pourquoi elle fait ça. Je suis aussi blanche que de la neige poudreuse, et elle aussi», a confié Carol Perone à «The Intercept» le 16 février dernier. «Elle a choisi de vivre un mensonge, et je trouve ça très très triste», a-t-elle ajouté.

Le témoignage de Carol est venu confirmer les gros doutes émis par un groupe d’anonymes «profondément attachés à l’AFSC». Dans une lettre ouverte publiée le 10 février dans Medium, ces personnes partagent le résultat de leur enquête centrée sur les origines de Raquel. Dans ce document, le groupe accuse la trentenaire, qui s’est convertie à l’islam au lycée, de «sabotage culturel». Il relève notamment que la peau de l’intéressée n’a cessé de s’assombrir au fil des années. Une photo datant de 2000 et publiée notamment par le «Daily Mail» semble effectivement appuyer les dires du groupe d’anonymes.

Raquel, telle qu’elle était au début des années 2000.

Raquel, telle qu’elle était au début des années 2000.

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Raquel est responsable de l’équité, de l’inclusion et de la culture au sein de l’AFSC, une organisation progressiste de quakers qui lutte contre «la violence, l’inégalité et l’oppression». Pour l’heure, le groupe continue de soutenir la trentenaire: «L’AFSC a donné à Raquel l’occasion de répondre aux allégations qui pèsent sur elle, et Raquel s’en tient à son identité. Elle nous assure également qu’elle reste fidèle à la mission à l’AFSC, ce à quoi nous croyons fermement», a fait savoir Mark Graham, chef du marketing et de la communication.

Les premiers doutes sur les origines de Raquel sont apparus dès 2015: «Peut-on parler de la «Raquel Dolezal de la communauté musulmane? Vous voyez tous ce que je veux dire», avait tweeté la journaliste musulmane Sana Saeed. Une allusion à Rachel Dolezal, cette militante qui avait défrayé la chronique en 2015 pour s’être fait passer pendant des années pour une Afro-Américaine.

(joc)

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