SuisseLafargeHolcim supprime 130 postes
Le projet de réorganisation se traduira par une réduction de 250 postes en tout, dont 130 à Holderbank (AG).

La Suisse est concernée par ces mesures.
LafargeHolcim restructure encore ses fonctions centrales. Le projet devrait se traduire par une réduction nette supplémentaire d«environ 250 postes d«ici fin 2017, dont 130 à Holderbank (AG) en Suisse, 80 postes à L'Isle d'Abeau, dans l'Isère en France, le reste sur d'autres sites à travers le monde.
Les nouvelles suppressions annoncées concernent uniquement les fonctions centrales, qui totalisaient 1600 emplois au plan mondial à fin 2015, a précisé jeudi à l'ats Eike Meuter, porte-parole de LafargeHolcim. En Suisse, le groupe en compte environ 700 de ces postes administratifs, dont 400 basés à Holderbank.
Ces coupes viennent donc s'ajouter aux 120 postes déjà supprimés depuis la fusion à Zurich et à Holderbank. Début janvier, le patron Eric Olsen avait prévenu d'une diminution d'effectifs dans les centres administratifs, touchant environ 280 emplois au total en Suisse et en France. A Paris et à Lyon, 166 postes ont aussi disparu.
En Suisse, les effectifs totaux de LafargeHolcim se chiffraient à environ 1900 collaborateurs au 31 décembre dernier, tous domaines d'activités confondus, indique M. Meuter. Les sites de production helvétiques ne sont pas affectés.
Procédures de consultation
Ce plan intervient alors que le groupe a terminé sa phase d'intégration et qu'il entame désormais une nouvelle étape de son développement, indique jeudi le cimentier. Il vise ainsi à simplifier ses structures corporate et à adapter l'organisation du support technique aux pays où il opère.
Cette réorganisation n'aura pas d'impact sur les sites opérationnels de LafargeHolcim dans les pays concernés, ni sur le centre de recherche et développement du groupe situé à L'Isle d'Abeau. Ces changements sont soumis aux procédures de consultation réglementaires dans chaque pays.
LafargeHolcim a présenté le projet de nouvelle organisation aux instances représentatives du personnel dans les implantations concernées par ces mesures, précise-t-il. Le groupe s'efforcera d'en «minimiser l'impact pour les salariés et proposera des mesures d'accompagnement sur tous les sites».
Siège historique
En Suisse, l'histoire du cimentier trouve précisément ses racines dans le village argovien de Holderbank au début du XXe siècle. En 1930, l'industriel Ernst Schmidheiny donne à son entreprise le nom de Holderbank, nom qui sera conservé jusqu'en 2001, date où il deviendra Holcim.
Présent dans 90 pays, le groupe né de la fusion du st-gallois Holcim avec le français Lafarge en juillet 2015, dont le siège est à Zurich, emploie quelque 100'000 collaborateurs au niveau global. Il a réalisé un chiffre d'affaires net combiné de 29,5 milliards de francs en 2015.
Malgré des ventes en baisse, le géant des matériaux de construction a renoué avec la croissance au premier semestre, dégageant un bénéfice net de 452 millions de francs, en hausse de 318 millions par rapport à la même période de l'an dernier. Le chiffre d'affaires s'est lui tassé de 6,2% à 13,34 milliards.
«Démantèlement»
Outre-Jura, le syndicat français CFTC dénonce jeudi un démantèlement. Depuis l'annonce en mai 2015 de la fusion, il s'agit de la troisième vague de suppressions de postes, «alors que la boutique gagne de l'argent», relève auprès de l'AFP Philippe Springinsfeld, coordinateur CFTC du groupe.
«Cela réorganise tout le temps, c'est le démantèlement de l'ex-Lafarge», selon le syndicaliste qui évoque également un grand nombre de «démissions et ruptures conventionnelles». Entre juin 2015 et fin mai 2016, les effectifs en France sont passés de 5900 personnes à 5165, selon lui, soit une baisse de 12,5%. (nxp/ats)