Allemagne: La Cour suprême suspend la ratification du plan de relance de l’UE

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AllemagneLa Cour suprême suspend la ratification du plan de relance de l’UE

Le plan de relance, de 750 milliards d’euros, serait financé par une dette commune. Ce serait une première pour l’Allemagne, qui a longtemps été opposée à ce mécanisme.

La chancelière allemande, Angela Merkel, s’est ralliée à l’idée d’un mécanisme d’endettement commun au sein de l’UE.

La chancelière allemande, Angela Merkel, s’est ralliée à l’idée d’un mécanisme d’endettement commun au sein de l’UE.

AFP

La ratification du plan de relance post-covid de l’UE suspendue

La Cour constitutionnelle allemande a suspendu, vendredi, le processus de ratification du plan de relance européen face à l’impact de la pandémie, en raison d’un recours contre ce mécanisme basé sur une dette commune.

L’instance suprême «a décidé que le texte de loi» sur ce plan, qui venait d’être approuvé par les parlementaires, «ne devait pas être paraphé par le chef de l’Etat», dans l’attente d’une décision sur ce recours en référé, selon un communiqué de la Cour. La décision de la Cour sera donc très suivie.

L’Allemagne, première économie européenne, a ratifié vendredi le plan de relance post-covid de l’UE doté de 750 milliards d’euros et financé par une dette commune inédite. Le Bundesrat, la Chambre haute du Parlement, a adopté ce plan vendredi matin, après le Bundestag, la Chambre basse, jeudi. Un signal fort dans un pays longtemps opposé à tout mécanisme d’endettement commun au sein de l’Union européenne.

«Ce vote est un signal clair pour une Europe solidaire et forte», s’est félicité le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz. Ce plan, âprement négocié l’été dernier par les Vingt-Sept de l’UE, est destiné à faire face aux conséquences économiques de la pandémie de nouveau coronavirus en Europe.

Il repose sur un mécanisme sans précédent de dette commune à tous les Etats membres, et une partie de l’argent sera versée sous forme de subventions – 312,5 milliards – notamment aux pays ayant subi le plus lourd impact.

Le vote des parlementaires allemands était très attendu: le pays a été pendant longtemps farouchement opposé à toute dette commune en Europe, craignant que les Etats les plus endettés ne profitent injustement des efforts financiers des pays rigoureux.

Accélérer le processus

Mais la pandémie de coronavirus, qui frappe durement l’économie européenne, a rebattu les cartes. Et Angela Merkel a fini par se rallier à cette idée défendue depuis longtemps par la France en particulier. Après plusieurs semaines de discussions, marquées par de vives tensions avec les pays dits «frugaux», menés par l’Autriche, et réticents face à ce mécanisme, le plan a été adopté l’été dernier.

Il a été entériné formellement vendredi dernier par les institutions européennes après l’ultime feu vert des eurodéputés mercredi. Désormais, le programme doit encore être ratifié par l’ensemble des Etats membres. La Commission européenne a appelé à «accélérer» ce processus. D’autant que la pandémie n’en finit pas et continue de frapper l’économie européenne, où la campagne vaccinale a pris du retard.

Le président français Emmanuel Macron a d’ailleurs estimé jeudi que l’Europe devrait «améliorer» et «compléter» ce plan, pour que la relance soit «plus vigoureuse», fustigeant la lenteur des institutions européennes.

Le commissaire européen au Budget, Johannes Hahn, a de son côté promis cette semaine, dans une interview au quotidien allemand «Die Welt», que les premiers emprunts seraient effectués dès «le début du deuxième trimestre» de cette année.

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