SuisseLaurent Wehrli pourrait-il être exclu du PLR?
Un membre du PLR réclame l'exclusion de Christa Markwalder car elle fait partie du Nomes, le Nouveau mouvement européen. Or, le PLR vaudois en est aussi membre.
- par
- Christine Talos

L'affaire fait sourire Laurent Wehrli.
Le PLR va-t-il devoir se séparer de membres éminents en raison de leur appartenance au Nomes, le Nouveau mouvement européen Suisse? En tout cas il va devoir trancher sur le cas de la conseillère nationale bernoise Christa Markwalder. Pourraient être concernés également le sénateur neuchâtelois Raphaël Comte et le conseiller national de Montreux Laurent Wehrli.
Selon la Basler Zeitung de vendredi, le parti libéral-radical va en effet devoir se pencher sur leur cas lors de la prochaine assemblée des délégués fin mars à Zoug. Car un membre du parti réclame l'exclusion de Christa Markwalder si elle ne renonce pas à faire partie du Nomes. Il estime que les statuts du PLR interdisent à ses membres de faire partie d'une organisation dont les objectifs vont à l'encontre du parti.
Et il se réfère à une décision du PLR Suisse qui, lors de l'assemblée de ses délégués en octobre 2016, avait adopté à l'unanimité le papier de position « Engagement pour les accords bilatéraux » . Un papier dans lequel il est explicitement précisé que la voie bilatérale est la seule voie viable, sans adhérer à l'UE. Le membre a donc décidé de réclamer la tête de la Bernoise auprès du parti. Mais sa demande est restée lettre morte. Du coup, il a saisi la commission d'arbitrage du parti et a demandé qu'elle tranche sur une incompatibilité entre le Nomes et le PLR. La commission a alors demandé des explications à Christa Markwalder en août.
Pas de problème pour Laurent Wehrli L'affaire fait éclater de rire Laurent Wehrli qui croit d'abord à une bonne blague. Avec de reprendre son sérieux devant cette potentielle menace: «Je ne vois pas en quoi mon appartenance au Nomes pourrait poser problème. Le Nomes s'est prononcé en faveur des bilatérales avec l'UE, tout comme le PLR», souligne-t-il. «Je pourrais à la rigueur comprendre qu'un membre s'étonne si un politicien PLR faisait partie des organes dirigeants du Nouveau mouvement européen, mais ce n'est pas le cas. Ce n'est plus le cas», confie-t-il.
C'était le cas effectivement pour Christa Markwalder qui a présidé le Nomes entre 2006 et 2014 avant de prendre la présidence du National en 2015. Celle-ci, interpellée par la commission d'arbitrage, a toutefois déclaré n'avoir jamais imaginé que l'adhésion à une organisation puisse être incompatible avec son appartenance au PLR, ce d'autant qu'elle faisait partie du Nomes bien avant la décision de 2016, explique la Basler Zeitung. Elle s'est dite surprise que la commission d'arbitrage se penche sur ce cas et estime que le règlement n'est plus opportun. Il est en outre peu dans l'esprit du PLR, écrit-elle, de prononcer des interdictions de la pensée.
La Bernoise a pour l'instant obtenu les faveurs de la commission d'arbitrage, précise la BaZ. Selon elle, il n'est pas possible qu'un membre du PLR doive décider entre le parti et une organisation en raison d'un changement d'opinion au sein du parti. Ceci ne serait concevable que si l'organisation contredit les valeurs fondamentales du PLR, précise-t-elle.
Pas de crainte
Le membre du PLR refuse pour l'instant de lâcher prise et a maintenu sa demande d'exclusion qu'il souhaite présenter à l'assemblée des délégués. La présidente du parti, Petra Gössi lui a expliqué qu'il n'en avait pas le droit puisqu'il n'était pas délégué. Mais le sénateur appenzellois Andrea Caroni proposera de présenter sa demande lors de la réunion préliminaire des présidents afin de trancher si elle doit être traitée au plénum ou pas.
Quant à craindre une exclusion pour les membres PLR concernés par une appartenance au Nomes, Laurent Wehrli sourit: «L'assemblée tranchera. Mais d'une part, ce n'est le parti suisse qui pourrait m'exclure puisque j'appartiens à la section Montreux-Veytaux. D'autre part, j'ai de la peine à imaginer le parti se priver des compétences de l'ancienne présidente du National et de l'ancien président du Conseil des Etats (ndlr: Raphaël Comte)». Sans parler de lui-même bien entendu.