Lausanne: Bactéries E.coli dressées à produire de l’électricité 

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LausanneBactéries E.coli dressées à produire de l’électricité 

Une équipe de l’EPFL a réussi à modifier les bactéries pour qu’elles produisent de l’électricité, tout en métabolisant différents résidus organiques, comme les eaux usées.

Mohammed Mouhib et Melania Reggente, de l’équipe de scientifiques qui a mené les recherches.

Mohammed Mouhib et Melania Reggente, de l’équipe de scientifiques qui a mené les recherches.

Jamani Caiilet © 2023 EPFL

Après les bactéries qui transforment des résidus alimentaires en biogaz par méthanisation, voilà que d’autres pourraient se muer en «centrales électriques». Des chercheurs de l’EPFL ont en effet mis au point une solution qui mêle traitement des déchets organiques et production électrique.

«Nous avons modifié la bactérie E. coli, qui est le microbe le plus étudié, pour qu’elle produise de l’électricité», indique la professeure Ardemis Boghossian. Les travaux de son équipe décrivent une nouvelle approche qui pourrait révolutionner à la fois la gestion des déchets et la production d’énergie. Cette avancée dans le domaine de la bioélectronique, en améliorant les capacités de la bactérie E. coli à produire de l’électricité, a été détaillée dans un article publié dans la revue «Joule».

Si certains microbes exotiques produisent naturellement de l’électricité, ils ne peuvent le faire qu’en présence de produits chimiques spécifiques, poursuit le communiqué de l’EPFL. Dans le cas présent, la bactérie E. coli a été modifiée pour produire de l’électricité au moyen d’un processus appelé transfert extracellulaire d’électrons (EET). Ainsi transformée, elle est capable de produire de l’électricité tout en métabolisant divers résidus organiques.

Produire de l’électricité, au lieu d’en consommer

«Au lieu d’injecter de l’énergie dans le système pour traiter les déchets organiques, nous produisons de l’électricité tout en traitant les déchets organiques, faisant ainsi d’une pierre deux coups», se réjouit Ardemis Boghossian. « Nous avons même testé notre technologie directement sur les eaux usées que nous avons recueillies dans une brasserie de Lausanne. Les microbes électriques exotiques n’ont même pas pu survivre, alors que nos bactéries électriques modifiées ont pu se multiplier rapidement en se nourrissant de ces déchets», détaille la professeure.

Les détails de cette avancée scientifique sont à retrouver dans le communiqué de l’EPFL ou dans l’article paru dans «Joule».

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(comm/jfz)

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