AlimentationLausanne est-elle menacée par la malbouffe?
Une pétition de 3200 signatures veut limiter les chaînes de restauration rapide dans la capitale vaudoise. GastroLausanne lui oppose la liberté économique.
- par
- lvb

La malbouffe menace-telle d'avaler Lausanne tout cru, et au-delà sa jeunesse? C'est ce que pensent les 3200 signataires d'une pétition remise à la présidente du Conseil communal au début du mois, comme le relate «24 heures». Le texte dénonce une monoculture culinaire qui s'inscrit «au détriment de la santé publique, du bien-être alimentaire, de l'écologie, de la convivialité et des conditions de travail».
Lancé à l'annonce de l'ouverture du plus grand KFC de Suisse dans le quartier du Flon, puis motivé par celle, prévue en décembre, d'un Five Guys à Saint-François, le texte demande aux autorités communales d'empêcher le développement des chaînes de restauration rapide sur le territoire.
L'association GastroLausanne, qui fédère les cafetiers-restaurateurs de la capitale vaudoise et des communes alentour, avance l'argument économique : «Ce ne sont ni nos principes ni nos valeurs de supprimer le droit d'entreprendre et la liberté de choix culinaire personnel», déclare Susan Sax, présidente de GastroLausanne, par ailleurs vice-présidente du PLR Lausanne. «Une chaîne comme KFC permet d'occuper un local qui serait probablement resté encore longtemps vide et offre à de nombreux étudiants un job qui leur permet de financer leurs études», reprend l'association.
Jannick Grin, diététicienne et comportementaliste alimentaire à Pully, rappelle toutefois «qu'un hamburger n'est pas forcément de la malbouffe. Maintenant, si vous y ajoutez de nombreux étages, de la mayonnaise, des sauces et des tranches de fromage fondu, ce n'est plus la même chose.»