Chablais (VD/VS): L’automate ne voulait rien savoir, le contrôleur non plus

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Chablais (VD/VS)L’automate ne voulait rien savoir, le contrôleur non plus

Guichet fermé et automate hors service, deux voyageurs sont montés dans un train sans être porteurs d’un titre de transport. Leur bonne foi ne les a pas sauvés de la prune.

Xavier Fernandez
par
Xavier Fernandez
Deux passagers ont été amendés à bord d’un train TPC à destination d’Aigle.

Deux passagers ont été amendés à bord d’un train TPC à destination d’Aigle.

jbm

Sentiment d’injustice, voire humiliation. Deux passagers des Transports publics du Chablais (TPC) se souviendront longtemps de leur trajet Monthey-Aigle de la semaine dernière. Le guichet étant fermé, ils se sont dirigés vers le distributeur à billets pour se procurer un titre de transport. Mais la machine était en panne. Le premier a essayé avec une carte de crédit ainsi qu’avec l’application de paiement Revolut. La deuxième a tenté sa chance avec une carte de crédit et du cash. Leurs quatre tentatives ont fait chou blanc.

Ces deux personnes qui ne se connaissaient pas ont alors pris le parti de monter dans le train et de s’annoncer au personnel de bord. «Le contrôleur a refusé de nous croire et il nous a engueulés. Je me suis sentie rabaissée», explique la passagère. Tant cette dernière que son compagnon d’infortune ont tous deux contesté l’amende reçue, via un formulaire sur le site des TPC, mais l’entreprise estime que son distributeur fonctionnait parfaitement. Pour preuve, «l’appareil a vendu un titre environ à la même heure. Avant et après, aussi», se défend-elle.

Preuve pas prise en considération

Reste que le relevé Revolut du client, transmis aux TPC, indique clairement «Technical error» (erreur technique, en français, ndlr.) pour cette transaction, alors qu’il avait pu sans souci effectuer des achats, avant et après. «C’est très frustrant. J’ai la preuve de la panne, mais aucun moyen de la faire valoir. En gros, on ne nous a pas laissés payer, on nous a amendés et on nous a refusé la possibilité de nous défendre», résume ce Vaudois. À noter que ce dernier est un spécialiste des nouvelles technologies et, pour des raisons de sécurité, il refuse d’associer une carte de crédit à son téléphone portable. Il ne pouvait donc pas acquérir de billet, via l’app des CFF par exemple. Quant à la femme, elle ne sent pas suffisamment à l’aise avec ces procédés. 

En cas de panne, l’amende doit être annulée

«Si le contrôleur peut constater la panne tout de suite, généralement, il n’amende pas le client, expliquent les TPC. Sinon, il génère un constat et indique au client d’écrire au service client. Ce dernier effectue ensuite un contrôle. Et, dans le cas d’une panne réelle, il annule l’amende. Après, si le lecteur de carte est défectueux, mais que le monnayeur fonctionne ou l’inverse, on ne considère pas que l’automate est en panne». 

Ils ont fait ce qu’on pouvait attendre d’eux

«L’automate ne fonctionnait pas. En se rendant auprès du personnel aussitôt après être montés à bord, les usagers ont fait ce qu’on pouvait attendre de leur part. La loi sur le transport de voyageurs permet au passager sans titre de transport d’invoquer l’annulation du «supplément» (l’amende) ou en tout cas sa réduction quand il s’annonce spontanément. Les passagers peuvent donc contester par écrit l’amende réclamée par les TPC, en demandant l’annulation du supplément et le remboursement de l’amende», considère Jean Tschopp, responsable conseil et juriste à la Fédération romande des consommateurs.

 

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