Egypte: Le boss du syndicat de la presse condamné à la prison

Publié

EgypteLe boss du syndicat de la presse condamné à la prison

Yehya Kallache et deux de ses collaborateurs ont été condamnés samedi à deux ans de prison chacun.

Photo d'illustration.

Photo d'illustration.

AFP

Ils ont été jugés coupables d'avoir abrité deux reporters, des «hommes recherchés par la justice», a annoncé un responsable judiciaire.

Le tribunal a par ailleurs fixé samedi à 10'000 livres égyptiennes (environ 630 francs) la caution qu'ils devront acquitter chacun pour rester en liberté avant un éventuel appel.

«Pour commencer, l'affaire n'aurait jamais dû arriver devant la justice», a commenté l'avocat Gamal Eïd, membre du Réseau arabe pour l'information sur les droits de l'homme. «Cette décision est politique (...) Cela n'a rien à voir avec le droit ni avec la justice».

Guerre contre le journalisme

Tout a commencé le 1er mai, quand des policiers avaient forcé l'entrée du bâtiment du syndicat des journalistes pour y arrêter les reporters Amro Badr et Mahmoud Saqqa, accusés notamment d'«incitation à manifester». Une loi interdit depuis novembre 2013 tout rassemblement non autorisé par le ministère de l'Intérieur.

L'incident avait déclenché des passes d'armes entre la direction du syndicat et le ministère de l'Intérieur. M. Kallache avait dénoncé un régime «en guerre contre le journalisme» et réclamé la démission du ministre de l'Intérieur.

Le secrétaire général du syndicat Gamal Abdelrahim, Yehya Kallache, et le chef de sa commission des libertés, Khaled Elbalshy, avaient ensuite été interpellés fin mai. Ils ont été relâchés depuis. Quant aux reporters, ils avaient été relâchés fin août et les poursuites à leur encontre avaient été abandonnées.

Développement inquiétant

L'arrestation des deux reporters, puis l'interpellation des trois membres du syndicat avaient entraîné des manifestations de journalistes. Ces derniers dénonçaient «un recul» de la liberté de la presse depuis l'arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi.

L'affaire avait également été qualifiée par l'Union européenne de «développement inquiétant» pour la liberté d'expression en Egypte. Les organisations de défense des droits de l'Homme accusent régulièrement M. Sissi, élu président en juin 2014, de museler la liberté d'expression et de réprimer toute critique contre son pouvoir. (nxp/ats)

(NewsXpress)

Ton opinion