Rodéo des CharmillesLe chauffard a accepté le risque de tuer, selon le TF
Un des conducteurs impliqué dans le rodéo routier des Charmilles a été condamné à cinq ans de prison. L'accident avait coûté la vie à un père de famille.
- par
- mpo
03.07.2015 Le Kosovar qui a survécu au rodéo de la rue de Lyon de novembre 2013 peut rester à Genève, provisoirement.
3.12.2013. Me David Abikzer et Me Cinzia Petito défendent les intérêts du jeune chauffeur de la BMW. Ils décrivent un jeune homme rongé par la culpabilité.
21.11.2013 L'armée du Kosovo rend un dernier hommage à la victime du rodéo routier survenu à Genève le 13 novembre. L'homme décédé avait été membre de l'UÇK, l'Armée de libération du Kosovo.
C'est une première genevoise. Le meurtre par dol éventuel a été confirmé contre un conducteur impliqué dans une course-poursuite à l'issue fatale en 2013. Le Tribunal fédéral (TF) suit ainsi la condamnation de la Chambre d'appel de révision genevoise. La «Tribune de Genève» a appris que le TF avait condamné le chauffard du rodéo des Charmilles «pour avoir tué un père de famille sur un passage piéton».
Dans l'arrêt, daté du 12 février, les juges de Mon-Repos ont estimé que le conducteur «a consciemment et volontairement adopté un comportement qui rendait l'issue fatale inévitable».
Pour rappel, le 13 novembre 2013, deux véhicules de type sportif avaient entamé une course au-dessus de la gare. Leur confrontation routière les avait fait atteindre des vitesses se situant aux alentours des 150km/h en pleine ville. C'est après un dépassement de bus et en voulant se rabattre que le prévenu avait violemment heurté et tué un homme traversant au passage piéton. L'autre conducteur «a été condamné pour homicide par négligence».
Meurtre plutôt qu'homicide par négligence
Pour les juges de Mon-Repos, compte-tenu des conditions dans lesquelles la course-poursuite s'est déroulée, «les probabilités de causer la mort ou des lésions aux autres usagers de la route ou aux piétons étaient si élevées que l'intéressé devait avoir nécessairement accepté la réalisation du résultat dommageable». Le TF a donc estimé que le risque de tuer quelqu'un avait été accepté par le conducteur.
Cette décision est une première à Genève. Elle vient confirmer la volonté affichée dès 2004, à la suite d'un autre rodéo mortel, par le procureur Zappelli de retenir le meurtre par dol éventuel plutôt que l'homicide par négligence.