VaudLe chauffard fuit la justice, ses amis sont condamnés
Deux étudiants avaient tu le nom de celui qui était au volant lors d'un accident mortel. Ils ont écopé de jours-amende.
- par
- Christian Humbert
Alors que le jeune conducteur égyptien d'une voiture, sortie de la route en mai 2017 sur les hauts de Montreux, évite toujours la justice vaudoise, deux de ses cinq passagers viennent d'être condamnés pour l'avoir protégé. L'embardée avait été fatale à l'un des six occupants de la Peugeot 308, tous étudiants de l'Ecole hôtelière de Glion.
Interrogé trois fois, Ali*, 21 ans, a assuré que c'était Hassan* qui conduisait. Celui-ci n'avait pas bu, contrairement à Khaled*, un fils de diplomate réfugié en Egypte juste après l'accident. Il a fallu du temps à Ali pour reconnaître avoir menti. Le jeune homme vient d'être condamné pour dénonciation calomnieuse à 90 jours-amende avec sursis, à 800 fr. d'amende et 2021 fr. de frais. Mohamed*, qui a également tu le nom du conducteur fautif, se voit condamné pour avoir induit la justice en erreur. Le jeune homme, lui aussi égyptien, a été condamné à 90 jours-amende avec sursis, à 800 fr. d'amende et à 1864 fr. de frais.
Quant au chauffard, il ne semble guère pressé d'être confronté au procureur, même s'il a répété vouloir collaborer avec la justice vaudoise. Il produit des certificats médicaux détaillant sa souffrance psychologique et son incapacité de voyager en Suisse. Il ne devrait cependant pas échapper à une condamnation pour homicide par négligence et conduite en état d'ivresse, entre autres.
*Prénoms d'emprunt
Réfugié dans son pays juste après son interrogatoire
L'accident avait coûté la vie à un Costaricain de 19 ans. Sur la route de Jaman, la voiture avait plongé dans un ravin et fait une chute d'une centaine de mètres. Ejectée par la vitre arrière, la victime avait été retrouvée coincée sous le véhicule. Auditionné le premier, juste après les faits, le conducteur avait fait croire qu'il n'était pas au volant. Mais sa version différait de celle de ses camarades et, quand il a fallu le réinterroger, l'Egyptien de 18 ans avait déjà quitté la Suisse. Depuis, malgré ses promesses, il n'est plus revenu.