Samuel Schmid démissionneLe choix du candidat est crucial
Le choix du candidat est crucial: si le parti mise sur Christoph Blocher ou l'un de ses lieutenants, les autres partis pourraient préférer placer un UDC plus modéré, voire un PDC.
L'UDC pourrait lancer un candidat blochérien comme le président du parti le St-Gallois Toni Brunner ou son prédécesseur le Zurichois Ueli Maurer. Mais le parlement risque alors de renouer avec une vieille habitude et se tourner vers des candidats jugés plus modérés.
Parmi ces derniers circulent les noms des conseillers nationaux Hans Kaufmann (ZH), Bruno Zuppiger (ZH), Peter Spuhler (TG) ou Adrian Amstutz (BE). Souvent donné comme favori, le Bernois aurait l'avantage de garder au canton de Berne son siège au gouvernement. Le chef du groupe parlementaire Caspar Baader, cité par Toni Brunner comme papable, est lui perçu par certains comme trop proche de la ligne blochérienne.
Laver l'affront Metzler
Autre scénario évoqué: si l'UDC venait à braquer les Chambres fédérales, celles-ci pourraient bien offrir le siège aux démocrates- chrétiens, lavant ainsi l'affront de l'éviction de Ruth Metzler en 2003.
Au sein du PDC, les jokers ne manquent pas. Le nom du conseiller aux Etats fribourgeois Urs Schwaller revient sur toutes les lèvres dans un tel scénario. Son collègue schwyzois Bruno Frick ou le président du parti Christophe Darbellay pourraient aussi ambitionner une carrière gouvernementale.
En jouant profil bas, les démocrates du centre, dont la présence au Conseil fédéral semble peu contestée au nom de la concordance, auraient davantage de chances. Une majorité du groupe parlementaire a d'ailleurs préféré jouer l'attentisme en refusant récemment d'adouber sans autre Christoph Blocher.
Carte féminine ?
En présentant elle-même un candidat de son cru, voire deux, l'UDC aurait l'avantage de ne pas se faire dicter sa conduite par les autres formations, ce qu'elle affirmer refuser par principe.
A ce jeu, elle pourrait même jouer la carte féminine en présentant la conseillère d'Etat zurichoise Rita Fuhrer, qui, ironie de l'histoire, a été battue en 2000 par Samuel Schmid. Mais s'ils veulent refaire leur entrée officielle au gouvernement, les démocrates du centre devront mettre leur politique d'opposition en sourdine.
Du côté des autres formations politiques, seuls les Verts indiquent pour l'heure réfléchir à entrer dans la course. Ils s'estiment mûrs pour le Conseil fédéral, mais les autres partis ne sont pas forcément de cet avis. Ils pourraient présenter la conseillère nationale Therese Frösch (BE), son collègue vaudois et syndic de Lausanne Daniel Brélaz ou le conseiller aux Etats vaudois Luc Recordon.
Du côté des Latins
Lors d'une élection au Conseil fédéral, le parti n'est pas le seul critère en jeu. Mais ni la langue, ni l'origine cantonale, ni le sexe du candidat ne semblent pour l'instant entrer en ligne de compte.
Des voix latines pourraient s'élever pour réclamer une plus forte représentation au gouvernement. Mais les chances sont proches de zéro, deux Romands - Pascal Couchepin et Micheline Calmy-Rey - siégeant déjà au Conseil fédéral.
Les Romands pourraient essayer de faire valoir des candidats comme les conseillers nationaux Jean-François Rime (FR) et Yvan Perrin (NE) ou le conseiller d'Etat vaudois Jean-Claude Mermoud pour l'UDC. Cela augmenterait aussi les chances des PDC Urs Schwaller, officiellement alémanique mais bilingue, ou Christophe Darbellay. (ats)
Bortoluzzi pas candidat
Le conseiller national Toni Bortoluzzi n'est pas intéressé à devenir conseiller fédéral et ne brigue donc pas la succession de Samuel Schmid. Pour l'UDC zurichois, Christoph Blocher serait «la meilleure option».
«J'ai plaisir à être parlementaire et voudrais le rester encore quelques années», a indiqué à l'ATS Toni Bortoluzzi. En 2002, après le retrait de Ruth Dreifuss, le Zurichois avait certes posé sa candidature pour le Conseil fédéral.
«Mais à l'époque, je partais du principe que je ne serais pas élu», explique-t-il. Or aujourd'hui, «le risque d'être élu existe», et M. Bortoluzzi ne veut pas le prendre.
Pour lui, Christoph Blocher constitue le candidat idéal pour succéder à Samuel Schmid. «Il a démontré qu'il en est capable, et il est la meilleure garantie pour une vraie politique UDC», a dit Toni Bortoluzzi.
Pressentie plus d'une fois comme conseillère fédérale potentielle, la conseillère d'Etat UDC zurichoise Rita Fuhrer n'a pas voulu s'exprimer sur le sujet. L'UDC zurichoise est convaincue de trouver «plusieurs candidats valables» dans ses rangs, a indiqué à l'ATS la secrétaire du parti, Daniela Vas.