Polémique: Le collectif #MeTooThéâtre censuré aux Molières?

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PolémiqueLe collectif #MeTooThéâtre censuré aux Molières?

Le collectif accuse les Molières d'avoir censuré son discours sur les violences sexuelles qu'il devait prononcer sur scène. Le président de la cérémonie affirme que le texte proposé ne correspondait pas à l’accord conclu entre les deux parties.

Les statuettes récompensant les lauréats de la cérémonie de Molières.

Les statuettes récompensant les lauréats de la cérémonie de Molières.

Image d’archives/AFP

Le théâtre français célèbre sa fête ce lundi soir avec la 33e cérémonie des Molières. Organisée sans public en 2020 puis carrément annulée l’an passé à cause du Covid-19, cette soirée aura lieu aux Folies Bergère à Paris et sera présentée par l’humoriste Alex Vizorek. «On veut que ce soit de la joie et une fête», a déclaré à l’AFP Jean-Marc Dumontet, producteur à la tête de plusieurs théâtres parisiens et président des Molières.

Mais, alors que la soirée n’a pas encore commencé, les Molières sont déjà secoués par une polémique avec le collectif #MeTooThéâtre, créé l’an dernier pour dénoncer les violences sexuelles dans ce milieu. A l’origine de ce mouvement, la blogueuse Marie Coquille-Chambel a accusé samedi la cérémonie d’avoir «censuré» le texte qu’elle et une autre militante auraient dû lire sur scène. Le collectif a appelé à un rassemblement de protestation lundi à 19h30 devant les Folies Bergère.

M. Dumontet rejette l’accusation de censure, en soulignant que ce sont les Molières qui avaient initialement invité le collectif à venir s’exprimer. Mais, selon lui, le texte proposé ne correspondait pas à l’accord conclu entre les deux parties.

«Une assertion totalement gratuite»

En vertu de cet accord, cette prise de parole devait «éviter l’évocation de cas particuliers», a-t-il expliqué. En outre, elle devait être «centrée autour d’une proposition», à savoir «la mise en place d’un référent sur les agressions sexuelles dans chaque théâtre ou compagnie». Transmis «très en retard», le texte du collectif «n’apportait pas de propositions», abordait «un exemple personnel» et «dénonçait la présence de violeurs dans la salle, ce qui est une assertion totalement gratuite», a déploré M. Dumontet.

Selon lui, Marie Coquille-Chambel n’a pas répondu aux relances de l’organisation dans la journée de samedi, et a «préféré s’exprimer sur ses réseaux sociaux dans la soirée». La militante a effectivement fait savoir que «la délégation des Molières a censuré notre texte et nous a demandé d’en réécrire un», dès le samedi 28 mai sur Twitter. «Nous avons refusé» a-t-elle ajouté.

Suite à ce différend, la venue du collectif est donc annulée. «Personne ne nous dictera le ton ni le contenu de notre parole. C’est pour cette raison que nous avons décidé de ne pas être présentes aux Molières», a écrit Marie Coquille-Chambe dans un billet de blog samedi, en reproduisant le texte au centre du litige.

(AFP)

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