Travail dominicalLe Conseil des Etats prêt à assouplir le droit
Le Conseil des Etats a adopté une motion visant à assouplir les conditions du travail dominical dans les régions touristiques.

Le Conseil des Etats a adopté la motion de Fabio Abate (PLR/TI).
Les conditions limitant le travail dominical dans les régions touristiques devraient être assouplies. Au grand dam des syndicats, le Conseil des Etats a franchi mardi un nouveau pas en vue d'une libéralisation. Il a adopté par 24 voix contre 11 une motion de Fabio Abate (PLR/TI).
Le Tessinois s'en est pris à la réglementation permettant aux entreprises des régions touristiques d'employer des travailleurs le dimanche sans autorisation. Ce droit n'est accordé qu'aux entreprises situées dans des stations, qui proposent cures, sports, excursions ou séjours de repos et pour lesquelles le tourisme joue un rôle prépondérant avec de fortes variations saisonnières.
Selon Fabio Abate, les notions de «régions touristiques», de «besoins spécifiques» et de «saison» ne répondent plus aux réalités. Les attentes des clients internationaux ont changé, a-t-il plaidé de conserve avec le ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann, soulignant par ailleurs les difficultés du tourisme en période de franc fort.
Or il ne suffit pas de libérer des crédits, il faut aussi offrir de bonnes conditions-cadres à ce secteur. Si les touristes ne consomment pas en Suisse, ils le feront ailleurs, a ajouté M.Schneider-Ammann, rappelant que des emplois sont en jeu. Les deux hommes ont assuré qu'il ne s'agissait pas de porter atteinte à la protection des travailleurs.
Syndicats fâchés
Ces assurances n'ont pas suffi à Paul Rechsteiner (PS/SG). Le repos dominical est un droit, les exceptions doivent restées limitées, a-t-il souligné. Avec la motion, il ne s'agit de rien d'autre que de les élargir aux centres commerciaux. La motion a d'ailleurs été déposé quinze jours après l'injonction tessinoise de fermer le dimanche un tel centre à Mendrisio (TI).
Et le syndicaliste de s'indigner également que l'on règle le problème dans une ordonnance, ce qui empêcherait le peuple de se prononcer via un référendum.
D'autres libéralisations pourraient toutefois faire l'objet d'un scrutin populaire. Les syndicats ont effet annoncé un référendum contre le projet visant à autoriser les magasins des stations-service à rester ouverts toute la nuit et le dimanche et sur lequel se repenchera le National mercredi.
La même menace a été brandie contre la libéralisation des horaires des magasins, prônée par une motion de Filippo Lombardi (PDC/TI). Ce texte, déjà adopté par le Conseil des Etats, vise à permettre d'ouvrir dans tout le pays au moins de 06h00 à 20h00 du lundi au vendredi, et de 06h00 à 19h00 le samedi. La commission compétente du National n'a toutefois pas l'air emballée. (ats)