Visite du dalaï-lama: Le Conseil fédéral n'a pas le temps

Devant le Conseil national lundi, Micheline Calmy-Rey s'est réfugiée derrière des questions d'agenda pour justifier la position du gouvernement.

S'expliquant sur l'attitude du Conseil fédéral face à la présence du dalaï-lama à la cérémonie organisée à Zurich par la communauté tibétaine pour célébrer les 50 ans de l'arrivée des réfugiés en Suisse, la ministre des affaires étrangères a invoqué «des raisons d'agenda» pour annoncer qu'aucune rencontre n'aura lieu.

Pressée de questions par plusieurs députés, qui jugeaient ces propos peu crédibles et n'y voyaient qu'un prétexte pour ne pas reconnaître que la Suisse plie face aux pressions de Pékin, la conseillère fédérale s'est contentée de répéter sa réponse, ajoutant au final juste un «malheureusement».

Micheline Calmy-Rey a toutefois reconnu l'importance pour la communauté tibétaine de l'évènement qui aura lieu en avril. Elle a tenu à préciser que la Suisse poursuivait la politique humanitaire qui l'avait amenée à accueillir des Tibétains.

Et de rappeler que le Conseil fédéral a autorisé deux Ouïgours de Guantanamo à s'installer dans le Jura. Cette décision a été critiquée par la Chine.

La ministre des affaires étrangères a aussi noté que le dalaï-lama a rencontré des membres du Conseil fédéral à quatre reprises. De passage en Suisse l'an dernier, le chef spirituel du Tibet n'a toutefois été reçu que par la présidente du Conseil national Chiara Simoneschi. (ats)