FranceLe crâne d’un homme porté disparu retrouvé dans le Vercors
En 2016, Eric F., 47 ans, était sorti faire des courses et n’était plus revenu. Son cas fait partie des centaines de «cold cases» réexaminés pour y déceler un lien éventuel avec Nordahl Lelandais.

Les causes du décès de la victime, tout comme le reste de sa dépouille, restent à découvrir, ont annoncé les autorités.
Le crâne d’un Français originaire de la Drôme, dans le sud-est du pays, et dont la disparition en 2016 fait partie des centaines de dossiers réexaminés pour y déceler une éventuelle implication de Nordahl Lelandais, a été retrouvé dans le massif du Vercors, a indiqué mercredi le parquet de Valence. Les circonstances de la découverte du crâne n’ont pas été précisées.
«Les causes du décès d’Éric F. restent à découvrir, comme le reste de sa dépouille. Pour l’heure, aucune hypothèse n’est écartée, y compris celle menant à un homicide volontaire», a indiqué le procureur de la République de Valence, Laurent de Caigny, dans un communiqué. Le magistrat a estimé que la découverte et l’identification formelle du crâne via des «analyses médico-légales» constituaient une «évolution majeure» de l’enquête.
Évanoui dans la nature
«Cette découverte, aussi triste qu’elle soit, confirme ce que l’on craignait. Maintenant, il faut qu’on en sache plus au niveau de l’endroit où le crâne a été retrouvé (…) pour savoir si on est sur une affaire d’homicide confirmée», a déclaré Bernard Valézy, vice-président national de l’Assistance et recherche de personnes disparues, association qui soutient notamment Régis Pique, le compagnon d’Éric F.
Parti le 16 septembre 2016 faire des courses à Chatuzange-le-Goubet, Éric F., âgé de 47 ans, cheveux courts et allure athlétique, avait disparu. Malgré les recherches menées, l’homme n’avait pas été retrouvé, ni son véhicule.
«Par un réquisitoire supplétif en date du 3 janvier 2023, le parquet de Valence a étendu la saisine du juge d’instruction à la qualification de meurtre, pour qu’il poursuive désormais l’élucidation des circonstances, le cas échéant, criminelles du décès» du disparu, a précisé Laurent de Caigny.
En quête du petit détail qui va faire la différence
L’enquête initiale avait conduit le parquet à ouvrir une information judiciaire pour enlèvement et séquestration. Les investigations étaient diligentées par le groupe «cold case» de la section de recherches de Grenoble, appuyé par le Groupement de gendarmerie de la Drôme, selon la même source. Le 11 juin 2018, la gendarmerie avait lancé un appel à témoins dans le cadre de l’enquête sur la disparition d’Éric F. et sur celle d’une jeune femme, Nelly B. en août 2011.
«Il n’y a rien à ce stade dans le dossier qui permette de le relier à Nordahl Lelandais. Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien à faire, d’où le lancement des deux appels à témoins. Ce que l’on cherche, c’est le petit détail qui va faire la différence», avait alors expliqué le général Jean-Philippe Lecouffe, à l’époque sous-directeur de la police judiciaire de la direction générale de la gendarmerie nationale.
Pour rappel, Nordahl Lelandais a été condamné en février dernier à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de la petite Maëlys, 8 ans, en août 2017. Il purgeait déjà une peine de 20 ans de prison prononcée en mai 2021 pour le meurtre du jeune militaire Arthur Noyer, qu’il avait pris en stop à Chambéry en avril 2017.