Allemagne: Le délit de «lèse-majesté» supprimé

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AllemagneLe délit de «lèse-majesté» supprimé

Berlin a validé mercredi un projet de loi supprimant le délit d'insulte à un chef d'Etat étranger.

Jan Böhmermann avait écrit un pamphlet sur le président turc, en mars 2016.

Jan Böhmermann avait écrit un pamphlet sur le président turc, en mars 2016.

Keystone/Archives/Photo d'illustration

«L'existence d'une règle spéciale concernant la diffamation de chefs d'Etats étrangers est dépassée. Le principe du 'lèse-majesté' provient d'une autre époque et n'a plus sa place dans le code pénal», a justifié dans un communiqué le ministre de la Justice Heiko Maas.

A la demande de M. Erdogan et sur la base d'un texte de loi remontant au XIXe siècle, la chancelière Angela Merkel avait autorisé en avril 2016 le parquet à engager une procédure contre l'humoriste Jan Böhmermann pour «insulte à un représentant d'un Etat étranger». Ce délit était passible de trois ans de prison. L'affaire avait finalement été classée en octobre.

Promesse tenue

Cet animateur d'une émission sur la chaîne publique allemande ZDF avait quinze jours plus tôt lu à la télévision un poème satirique qualifiant le président turc de pédophile et de zoophile. Le sketch visait à dessein l'exagération et l'insulte pour démontrer ce qu'est vraiment la diffamation et souligner par l'absurde que les critiques politiques adressées par les détracteurs de M. Erdogan en Turquie notamment, qui leur valent parfois des poursuites, n'en sont pas.

Mme Merkel, tout en autorisant le parquet à ouvrir une enquête contre M. Böhmermann, avait promis la suppression de cet article du code pénal. Cette affaire a été l'une des nombreuses sources de tensions entre Berlin et Ankara en 2016. La Turquie a notamment dénoncé un vote des députés allemands reconnaissant le génocide arménien sous l'empire Ottoman au début du XXe siècle, et rejeté les critiques de Berlin sur la répression de l'opposition turque. (nxp/ats)

(NewsXpress)

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