Football: «Le dernier moment pour tenter une aventure»

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Football«Le dernier moment pour tenter une aventure»

Tout juste auréolée d'un 7e titre en France avec Lyon, Lara Dickenmann laisse planer le doute sur son futur, en attendant la Coupe du monde cet été.

par
Laurent Morel
La Lucernoise (98 sélections, 40 buts) ­affrontera la Suède en match amical, ­dimanche. "Un bon test", relève-t-elle.

La Lucernoise (98 sélections, 40 buts) ­affrontera la Suède en match amical, ­dimanche. "Un bon test", relève-t-elle.

Samedi soir, l'Olympique Lyonnais a décroché son 9e sacre d'affilée en championnat grâce à son succès 0-7 à Rodez. Pour Lara Dickenmann (29 ans), star de l'équipe de Suisse, il s'agissait du 7e trophée. Peut-être son dernier dans la Ville des Lumières.

– Ne se lasse-t-on pas de gagner autant de titres?

– Non, rien n'est jamais joué d'avance! On l'a bien compris cette saison en Champions League, dans le match à ne pas perdre (ndlr: défaite contre le PSG en 8es). Heureusement, on s'est reprises en championnat face aux Parisiennes et on est également qualifiées pour la finale de la Coupe de France.

– Comment avez-vous trouvé votre formation cette saison?

– Avec notre nouvel entraîneur (Gérard Prêcheur, on joue mieux cette année que les précédentes, même si notre effectif est un peu plus court. Mais cela ne devrait pas nous gêner car les filles ont beaucoup de qualités. Et on se donne toujours à fond. La preuve, on a même gagné un match 14-0!

– Vous êtes en fin de contrat à Lyon. Pensez-vous partir?

– J'ai une option pour rester, mais je n'ai pas encore pris de décision. C'est un peu le dernier moment dans ma carrière où je pourrais tenter une nouvelle aventure à l'étranger...

– Avez-vous déjà des pistes?

– Les calendriers aux Etats-Unis et en Suède ne sont pas trop compatibles avec la Coupe du monde (du 6 juin au 5 juillet au Canada). L'Allemagne pourrait me tenter. Il y a beaucoup de Suissesses là-bas et le niveau est très élevé. C'est plus physique qu'en France mais cela serait intéressant à vivre. En plus, l'entraîneur de l'équipe de Suisse, Martina Voss-Tecklenburg, a de nombreux contacts sur place et me parle souvent du football allemand.

– En club, vous avez joué toute la saison en tant que latérale alors que vous êtes attaquante. Ça joue dans votre réflexion?

– Oui, c'est un des critères, même si j'ai pu continuer à apporter sur le plan offensif à l'OL face à des équipes qui jouent très bas. Mais c'est tout de même un peu dommage car j'adore marquer et faire des passes décisives. Ça me manque!

– La Coupe du monde au Canada cet été, c'est une rêve?

– Oui, mais on n'y va pas pour les vacances. On essaie de se préparer au mieux car on veut sortir des poules. Ensuite on espère créer la surprise.

– Cette qualification, c'est aussi le moyen de faire passer le football féminin dans une nouvelle dimension en Suisse?

– Oui, c'est clair. On le voit bien en France, où depuis 2011, l'équipe nationale est parmi les meilleures au monde. L'intérêt a totalement changé, le public et les médias suivent beaucoup le football féminin. En Suisse, c'est en train de bouger. A nous de confirmer en réussissant de bons résultats. Il faudra aussi savoir être régulières sur le long terme et se qualifier pour les prochains grands événements.

– Aujourd'hui, les femmes peuvent-elles vivre du football?

– Oui, c'est le cas dans certains clubs comme Lyon, Paris ou Montpellier en France. Mais en Suisse, on en est encore loin. Pour moi, c'est agréable. Je peux mettre quelques sous de côté. Mais je ne pourrai pas non plus me permettre de ne rien faire dans le futur. Nos salaires restent très éloignés de ceux des garçons.

Twitter, @LaurentMorelLMO

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