Attentats de BruxellesLe drame dans le métro aurait-il pu être évité?
La direction du métro de Bruxelles n'aurait reçu aucun ordre du gouvernement et aurait même refusé d'arrêter les rames après l'attentat à l'aéroport.
- par
- cht/nxp
Pourquoi le métro n'a-t-il pas été arrêté immédiatement après l'attentat à l'aéroport de Bruxelles le 22 mars dernier? Cette question hante les familles des victimes de la seconde attaque qui a dévasté une rame de métro à la station Maelbeek, 73 minutes après le premier attentat. Et la polémique enfle en Belgique.
Selon le site d'informations belge sudinfo.be mercredi, le ministre de l'Intérieur a décidé d'évacuer les stations de métro et les 5 principales gares de la capitale à 8h50 le 22 mars dernier, soit près de cinquante minutes après la première explosion. La décision et l'ordre ont été communiqués à 9h04, soit 7 minutes avant le drame seulement. Le hic, c'est que la direction de la STIB (la société de transports publics de Bruxelles) a indiqué elle n'avoir reçu aucun ordre du gouvernement d'arrêter le métro.
Qui dit vrai?
Qui dit vrai? La question se pose d'autant plus que selon le quotidien belge, des membres du personnel de la STIB auraient conseillé au directeur de donner l'alerte et d'évacuer les rames. Ce que celui-ci aurait refusé de faire, selon eux.
Peut-on parler de couac ou de problème de communication? Le journal belge «Le Soir» revient, lui, sur les procédures de fermeture du métro en cas de crise. Normalement, c'est le centre de crise belge qui ordonne des fermetures, mais la STIB aurait pu le faire elle aussi si elle l'avait jugé nécessaire, précise-t-il. Dans le cas du 22 mars, la procédure fédérale a donc été suivie, mais la STIB s'est défendue en indiquant qu'il n'y avait pas eu de réponse claire de la part des autorités.
De son côté, le journal critique plutôt la lenteur à laquelle le niveau d'alerte a été relevé au maximum par l'Ocam, l'Organe belge de coordination pour l'analyse de la menace, soit trente-cinq longues minutes après l'explosion à l'aéroport. «N'est-ce pas trop long quand on connaît la simultanéité des attentats à l'époque que nous vivons?», s'interroge «Le Soir».
Quant à savoir si l'attentat contre le métro belge aurait pu être évité, le journal estime que le kamikaze était bien décidé à se faire exploser. Et s'il n'avait pu le faire à la station Maelbeek, il aurait sans doute trouvé un autre endroit, écrit-il, fataliste.