Bienne: Le forcené a planifié jusqu'à sa mort

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BienneLe forcené a planifié jusqu'à sa mort

Le forcené biennois révolté par la mise aux enchères forcée de sa maison était toujours en fuite samedi après-midi.

Le dangereux forcené de Bienne restait introuvable samedi, plus de trois jours après avoir grièvement blessé un policier. La police a dressé le profil d'un homme qui hait l'Etat et qui a tout planifié dans les moindres détails, jusqu'à sa mort.

«Il s'est préparé depuis des années à un conflit armé avec la police», a expliqué samedi devant la presse Matthias Herter, chef du groupe de négociations de la police cantonale bernoise. Le journal intime du fugitif retrace étapes par étapes son combat contre l'Etat, les autorités et la police.

Haine de l'Etat

Cet homme de 67 ans vivait isolé de la société et coupé du monde. La haine qu'il nourrissait envers l'Etat et ses représentants ne connaissait pas de limites. Il craignait en particulier d'être placé en institution. Dans les centaines de pages rédigées depuis des décennies, il dénonce le système et l'Etat, a expliqué M. Herter.

Le chef du groupe de négociations a expliqué que la police n'avait jamais été confrontée à cette situation que l'on ne voit d'ordinaire que dans des films. Ce retraité est un homme très intelligent et perfectionniste qui prend plaisir à lire ses «exploits» dans la presse. La seule issue à cette cavale semble être la mort.

Protéger la police

Devant ces constatations, le commandant de la police cantonale Stefan Blättler a changé de stratégie. Le nombre de policiers en uniforme a été réduit au profit d'agents en civil. Sur recommandation de la police, le préfet de Bienne Werner Könitzer, son adjoint Philippe Garbani et d'autres membres des autorités civiles et judiciaires ont pris eux aussi des mesures de précaution.

«Je ne dors par exemple plus chez moi et d'autres non plus», a dit à l'ATS Philippe Garbani, confirmant une information de la RSR. Le commandant de la police a affirmé comprendre la peur de certains habitants du quartier des Tilleuls. La question de la rentrée des classes lundi dans ce quartier doit encore être discutée.

Le commandant Stefan Blättler, qui apparaissait pour la première fois devant la presse depuis que l'affaire a éclaté, n'a pas voulu entrer dans la polémique sur l'impuissance de la police à arrêter un sexagénaire. «Il est prématuré de dire qui aurait dû savoir quoi, où faire quoi et à quel moment». Je veux absolument éviter des discussions qui ne mènent à rien».

Quartier calme

Sur place, la police en uniforme n'était plus visible à proximité de la maison de ce retraité de 67 ans. Une dizaine de journalistes et quelques curieux observaient en fin de matinée la maison du fuyard. Seul un ruban de la police empêchait l'accès devant la bâtisse. En ville et dans les transports publics, aucun policier non plus n'était visible. (ap)

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