Le gouvernement Blair sanctionné aux locales
Le premier ministre britannique Tony Blair a subi un revers cinglant aux élections locales de jeudi, selon les premiers résultats. Une défaite qui a incité un ministre à prédire un remaniement gouvernemental.
Le gouvernement britannique a été assailli de critiques ces dernières semaines pour avoir libéré sans les expulser des prisonniers étrangers et réduit le budget des hôpitaux tandis que, pour couronner le tout, le vice-premier ministre John Prescott avouait une liaison extraconjugale avec sa secrétaire.
Près de 200 sièges perdus
Lors du scrutin de jeudi, 4360 sièges répartis dans 176 conseils municipaux étaient en jeu à travers l'Angleterre. Selon des politologues, une perte très supérieure à 200 sièges serait un mauvais résultat pour les travaillistes.
Selon les premiers résultats, les conservateurs gagnent des sièges au détriment des travaillistes et des libéraux-démocrates.
Avec la publication des résultats de 140 conseils, le Labour a abandonné 192 sièges, tandis que les conservateurs en ont gagné 204 et les libéraux-démocrates et ont cédé deux. «C'est une mauvaise soirée pour le Labour, mais ce n'est pas une déroute», constate John Curtice, professeur de politique à l'université de Strathclyde.
Selon les analystes, un très mauvais score aux élections locales pourrait hâter le départ de Tony Blair - et entraîner son remplacement par le chancelier de l'Echiquier Gordon Brown, son dauphin le plus évident.
Pas de 3e mandat
M. Blair, qui a obtenu l'an dernier un troisième mandat, avec une majorité relativement réduite, a exclu d'en briguer un autre. Il a fait savoir qu'il quitterait ses fonctions avant les prochaines législatives, prévues au plus tard pour 2010, mais sans fixer de date.
Les travaillistes devraient subir des pertes importantes à Londres, où il avait réalisé une performance raisonnablement bonne lors des dernières élections municipales en 2002 - avant que la guerre en Irak ternisse la réputation de Blair.
Geoff Hoon, ministre des Relations avec le parlement, a annoncé s'attendre à un remaniement ministériel vendredi pour donner une nouvelle impulsion au gouvernement. «Cela semble être plutôt le bon moment, il est temps qu'une nouvelle équipe prenne le relais», a-t- il déclaré à BBC Television. «Il va y avoir un remaniement (ministériel), j'en suis certain».
Le Labour fait face à une renaissance du Parti conservateur et risque de perdre du terrain au profit de mouvements d'extrême droite comme le British National Party (BNP), favorisés par une vague de crimes violents commis par des étrangers. Ils pourraient progresser en particulier dans l'est de Londres. (ats)