Le Grand-St-Bernard traversé par le train?
Martigny à une heure de Turin en train: cela pourrait devenir une réalité grâce à un tunnel sous le Grand-Saint-Bernard.
Sa réalisation n'est pas pour demain: «Rien n'est envisageable avant 2030», explique Gregor Saladin, de l'Office fédéral des transports. Il faut d'abord achever la 2e étape de Rail 2000 et les Nouvelles Lignes ferroviaires alpines (NLFA).
«L'utopie d'aujourd'hui peut devenir la réalité de demain», rétorque Nicolas Mayor, chef du Service des transports du Valais. L'idée est de rendre le rail concurrentiel face à la route, tant pour les voyageurs que les camions. Le tunnel créerait un couloir entre Gênes, la Suisse romande, le nord de la France et même l'Allemagne, relié à celui du Lötschberg.
En Italie, les régions d'Aoste et du Piémont se sont dites intéressées. Une étude européenne présentée hier à Aoste a confirmé l'intérêt du projet. Il reste que la réalisation de ce tunnel de 48,5 km de long est estimée à 10 milliards de francs, pour dix ans de travaux. «Il faudra fixer des priorités», avertit Gregor Saladin. De nombreux tunnels ferroviaires sont en discussion. D'autres projets entrent aussi en concurrence pour le financement, comme la 3e voie entre Lausanne et Genève.
Emmanuelle Robert