LausanneLe Gymnase invite par erreur les élèves à manifester lors de la Grève du climat
La Direction du Gymnase de Beaulieu a relayé une communication d’un groupe d’enseignants pour le climat, incitant les étudiants à l’action vendredi. L’établissement reconnaît ses torts.

Des manifestations sont attendues vendredi dans toute la Suisse.
Mercredi, les élèves du Gymnase de Beaulieu, à Lausanne, ont reçu un mail signé par le groupe d'enseignants du gymnase pour le climat, et relayé par un doyen de l’établissement. Dans ce courriel, étudiants et enseignants étaient invités à manifester lors de la Grève pour l’Avenir vendredi. «Un départ commun est prévu à 16h30, afin de rejoindre la manifestation prévue en ville de Lausanne», pouvait-on lire dans le communiqué envoyé aux gymnasiens.
En apprenant l’existence de ce courriel, Maxime Meier, président des Jeunes libéraux-radicaux Vaud, s’est dit «très surpris du rôle joué par l’institution»: «Au gymnase, on promeut la liberté des élèves de se forger leurs propres opinions, alors que ce mail promeut une manifestation organisée par un mouvement politique, réagit-il. Sans compter que l’on encourage les étudiants à interrompre leurs cours.» À 11h59 précises, une alarme climatique retentira en effet momentanément dans l’enceinte du bâtiment, comme dans toute la Suisse. «Certes, il faut trouver des solutions pour un environnement plus sain pour l’avenir, mais il faut laisser le droit aux élèves de manifester ou non», poursuit l’élu.
«Ce mail n’aurait pas dû être relayé»
Le directeur du Gymnase de Beaulieu, Frédéric Détraz, invoque «une erreur de relecture» avant l’envoi du mail, dont le premier but était de sensibiliser les jeunes à la thématique de l’environnement: «Même si le courrier n’était pas signé par le gymnase, mais par un groupe d’enseignants clairement identifié, il n’aurait pas dû contenir de rendez-vous pour aller à la manifestation, ni l’affiche d’accompagnement, reconnaît-il. Ce mail, qui pourrait être considéré comme une prise de position de l’établissement, n’aurait pas dû être relayé. Nous reverrons nos processus.» Frédéric Détraz rappelle par ailleurs que «la loi interdit la propagande politique et que l’enseignement se doit d’être neutre tant politiquement que religieusement.»
Pas d’interruption de l’activité
Le Conseil d’Etat genevois a décidé que les cours seraient maintenus vendredi. Il appartiendra aux élèves de rattraper les cours manqués en cas d’absence. Jeudi, le collectif genevois Grève pour l’Avenir a demandé à la présidente du Conseil d’Etat, Anne Emery-Torracinta, de revoir sa position. Le groupe rappelle que les années précédentes, l’Etat s’était montré favorable aux élèves voulant participer à la Grève du climat, en encourageant notamment les enseignants à ne pas planifier d’examens ce jour-là.

Jeudi, le collectif genevois Grève pour l’Avenir a demandé à la présidente du Conseil d’Etat Anne Emery-Torracinta de revoir sa position.