Nucléaire iranien : Le Japon réduira ses importations de pétrole

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Nucléaire iranien Le Japon réduira ses importations de pétrole

Le Japon s'est engagé jeudi à réduire progressivement ses importations de pétrole iranien, démarche visant à soutenir les sanctions américaines contre la République islamique.

Lors d'une visite à Tokyo du secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner, le ministre des Finances Jun Azumi a promis de prendre des actions concrètes pour réduire «de manière planifiée» la part de l'Iran dans ses importations de pétrole, actuellement de 10%.

«D'un autre côté, il nous faut du temps dans les domaines relatifs au pétrole raffiné, et j'ai demandé au secrétaire de prendre en compte la situation du Japon», a-t-il dit.

L'Inde n'a pour sa part donné aucune instruction pour réduire les importations de pétrole iranien, en dépit d'une campagne des Etats-Unis visant à renforcer les mesures de rétorsion internationales à l'encontre du programme nucléaire iranien, a dit jeudi le ministère du Pétrole.

L'Iran, deuxième pays fournisseur de l'Inde, après l'Arabie saoudite, fournit quotidiennement à l'Inde 400'000 barils de pétrole, soit 12% des besoins du pays émergent.

Washington a promulgué le 31 décembre une nouvelle loi prévoyant de sanctionner les institutions financières traitant avec la banque centrale d'Iran, principal canal financier pour les transactions pétrolières de la République islamique.

Mais les Etats-Unis peuvent accorder des dérogations à certains pays s'ils le jugent nécessaire pour garantir la stabilité du marché de l'énergie.

Refus chinois

La Chine, où Timothy Geithner s'est rendu mercredi, a repoussé les appels américains, même si Pékin a réduit ses achats de janvier et février pour une querelle de contrat.

«L'Iran est un fournisseur de pétrole extrêmement important pour la Chine et nous espérons que les importations de pétrole chinoises ne seront pas affectées, car nous en avons besoin pour notre développement», a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Zhai Jun lors d'une conférence de presse.

L'Iran est le troisième fournisseur de pétrole de la Chine après l'Arabie saoudite et l'Angola. Au total, la Chine, le Japon et l'Union européenne absorbent la moitié des exportations de pétrole iranien, qui représentent 2,6 millions de barils par jour.

Pas d'embargo avant six mois

L'Union européenne s'orientait pour sa part vers la mise en place d'un embargo pétrolier à l'encontre de l'Iran avec une période de transition de six mois pour permettre aux pays les plus concernés de s'y préparer, ont indiqué jeudi des diplomates européens.

«Il semble que nous nous dirigions vers une période de transition de six mois», pour tenir compte notamment des craintes exprimées par les pays qui ont des liens commerciaux forts avec l'Iran, tels que la Grèce, a indiqué l'un d'eux.

Toutefois, «il n'y a pas encore d'accord sur le nouveau train de mesures», qui devrait être à l'ordre du jour de la prochaine réunion des ministres européens des Affaires étrangères, le 23 janvier, a précisé un autre.

Téhéran vend quelque 450'000 barils par jour (18% de ses exportations) à l'Union européenne, essentiellement à l'Italie (180.000 b/j), à l'Espagne (160.000 b/j) et à la Grèce (100.000 b/ j), trois pays en mauvaise posture économique du fait de la crise de la dette.

Selon des données provisoires de la Commission européenne concernant les trois premiers trimestres de 2011, la Grèce a accru au cours de cette période sa dépendance au pétrole iranien qui représentait 34,2% de ses importations, suivie de l'Espagne (14,9%) et de l'Italie (12,4%).

Le Premier ministre italien Mario Monti, dont le pays est le premier importateur européen de pétrole iranien, avait pour sa part plaidé pour la mise en place d'un embargo graduel, dont soient exclues les livraisons qui servent à rembourser les dettes que l'Iran a contracté envers la compagnie nationale italienne ENI.

(ats)

Ahmadinejad en Equateur, dernière étape d'une tournée latino-américaine

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad est arrivé jeudi en Equateur, dernière étape d'une tournée latino-américaine ayant notamment pour but d'obtenir davantage de soutiens à son programme nucléaire, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le chef de l'Etat iranien est arrivé vers 12H00 (17H00 GMT) à Guayaquil, grande ville portuaire située à 260 km au sud de Quito, où il a été reçu par le ministre des Affaires étrangères Ricardo Patino.

Il doit ensuite s'entretenir à Quito, dans l'après-midi, avec le président équatorien Rafael Correa.

Mahmoud Ahmadinejad avait auparavant quitté Cuba, où il a rencontré Fidel Castro et reçu le soutien des autorités de l'île sur le programme nucléaire controversé.

«Nous avons eu de très bons échanges avec le commandant Fidel Castro. Nous avons évoqué de nombreux thèmes, et j'ai été heureux de voir le commandant Fidel en bonne santé», a déclaré M. Ahmadinejad à la presse avant de prendre l'avion à l'aéroport de La Havane.

Le président Raul Castro avait apporté la veille son appui à l'Iran pour «l'usage pacifique de l'énergie nucléaire» au moment où Téhéran est au centre d'intenses pressions de la part des puissances occidentales sur son programme atomique.

Mahmoud Ahmadinejad, qui s'est également rendu au Venezuela et au Nicaragua pendant cette tournée qui l'aura au total mené dans quatre pays considérés comme étant hostiles à Washington, doit rentrer vendredi en Iran.

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