Bactérie tueuse de chien: Le lac de Neuchâtel est à éviter, des analyses menées dans le Léman

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Bactérie tueuse de chienLe lac de Neuchâtel est à éviter, des analyses menées dans le Léman

Les autorités des trois cantons riverains du lac de Neuchâtel appellent à la prudence. Pour l’heure, le lac Léman n’inspire pas de craintes.

par
Yannick Weber

L’annonce faite jeudi soir par la police neuchâteloise a provoqué l’inquiétude sur les réseaux sociaux: la probable présence d’une bactérie toxique dans le lac a provoqué la mort de six chiens et un danger potentiellement grave peut également exister pour les humains si elle est ingérée. «Si vous deviez avoir des symptômes, ils seraient immédiats», a répondu la police pour rassurer une personne inquiète après s’être baignée.

Vendredi après-midi lors d’une conférence de presse, le Canton a également indiqué qu’une hotline sera mise en service dès samedi. «Il n’est pas nécessaire de nous rapporter chaque apparition d’une algue et la population est aussi appelée à ne pas surcharger les lignes des urgences», a appelé le porte-parole de la police.

Vaud déconseille le lac

Vendredi matin, les autorités vaudoises et fribourgeoises, alertées par Neuchâtel, se sont coordonnées pour décider des consignes à donner pour les rives du lac situées sur leur territoire respectif. Elles ont lancé un appel à la prudence vendredi après-midi, tout en indiquant n’avoir constaté aucun cas de contamination, qu’elle soit animale ou humaine, jusqu’à maintenant.

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Certaines plages, comme ici à Boudry (NE), ont déjà été condamnées.

Certaines plages, comme ici à Boudry (NE), ont déjà été condamnées.

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La zone d’interdiction de baignade va de Colombier à l’embouchure de l’Areuse.

La zone d’interdiction de baignade va de Colombier à l’embouchure de l’Areuse.

Police neuchâteloise

Le Canton de Vaud, qui compte plus de kilomètres de rive que celui de Fribourg, va un cran plus loin et le chimiste cantonal déconseille «par précaution» la baignade dans le lac de Neuchâtel avec effet immédiat. Il a listé les plages concernées sur cette page. «Des prélèvements et analyses en laboratoire vont immédiatement être effectués afin de déterminer la conformité de ces eaux», ajoute le Canton de Vaud dans un communiqué. Fribourg mène également des analyses.

Dans le Léman, rien à craindre à ce stade

La cyanobactérie ne vient pas de nulle part. Chaque lac en contient en quantités diverses. La CIPEL (Commission internationale pour la protection des eaux du Léman) avait noté en 2018 que la bactérie avait été relevée aux niveaux les plus élevés depuis seize ans dans le lac Léman, sans toutefois que des cas de contaminations qui puissent lui être attribuée n’aient été relevés. Mais son niveau de développement ne fait pas partie des relevés de routine effectués pour, notamment, dresser la carte de la qualité des eaux de baignade, note Audrey Klein, secrétaire générale de la CIPEL.

Pour l’heure, par contre, aucun cas de contamination n’a été signalé ni aux autorités genevoises ni aux vaudoises. Il n’y a donc à ce stade pas de mise en garde spécifique pour le lac Léman. Mais pour éviter de prendre connaissance d’une éventuelle prolifération de l’algue bleue par la mort de chiens comme cela s’est produit à Neuchâtel, le Canton de Vaud a déjà annoncé qu’il allait très rapidement mener des analyses sur différentes plages, également autour du Léman, pour s’assurer de la sécurité des eaux de baignade.

Comme une algue stagnante

«La cyanobactérie se développe en colonie dans les eaux plutôt stagnantes et se présente sous la forme d’un amas gélatineux ou de filaments qui flottent en surface. Ses couleurs peuvent varier», note le canton de Vaud. Sa présence peut parfois donner un aspect irisé à la surface de l’eau, dit aussi Audrey Klein de la CIPEL. Puisqu’elle est uniquement toxique si ingérée, les chiens et animaux sont considérés comme les premiers à risque. Ensuite viennent les jeunes enfants et les nageurs. En cas de symptômes (vomissements, diarrhées, troubles neurologiques) consécutifs à une ingestion d’eau, il est recommandé de se rendre sans délai chez un médecin ou aux Urgences.

Pour les humains, il faudrait boire plusieurs litres d’eau contaminée pour que les effets soient potentiellement mortels, selon Thomas Posch, chercheur à l’Université de Zurich, interrogé par 20 Minuten. Il ne faut donc pas craindre pour sa vie, même à supposer que la bactérie soit présente sur un lieu de baignade. Quant aux mesures qui peuvent être prises pour s’en débarrasser… il n’y en a pas. Il faut seulement attendre un changement météorologique. En cas de pluie ou de grand manque de soleil, la bactérie disparaît. Le problème pourrait ainsi déjà être partiellement résolu puisque des averses sont prévues lundi, voire même lors d’orages dès dimanche.

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