Le Lignon a subi 59 incendies criminels depuis 2018

Les épisodes incendiaires les plus récents restent encore dans les mémoires: les 7, 8 et 9 décembre 2021, puis les 30 mars, 2 et 22 avril 2022, un ou des inconnus avaient bouté le feu dans les sous-sols des tours du Lignon, provoquant l’émoi des habitants. Une récente réponse du Conseil d’État à une question écrite d’une députée permet de documenter le phénomène sur quatre ans et demi. Depuis 2018, 96 incendies ont été constatés au Lignon. 59 sont d’origine criminelle, 19 d’origine indéterminée, les 18 restants étant dus à de la négligence ou à des problèmes techniques.

Le document révèle également que les enquêteurs ne sont pas restés inactifs: «En tout, la police a procédé à sept interpellations ayant permis de résoudre plusieurs cas (séries)», écrit le Conseil d’État. Il est impossible, en revanche, de savoir quels cas ou séries ont été élucidés. L’Exécutif ne le dit pas et les forces de l’ordre, sollicitées à ce sujet, déclarent «ne pas être en mesure de répondre car des enquêtes sont encore en cours».

Le Conseil d’État donne par ailleurs une précision sur les auteurs des méfaits: «À la connaissance de la police, ces incendies n’ont aucun lien avec d’autres activités criminelles, comme le trafic de drogue par exemple. Il s’agit de pyromanes isolés (adultes) et/ou de jeunes qui prennent plaisir à mettre le feu à des détritus ou à des poubelles.» Il s’agit d’ailleurs d’une des spécificités des sinistres qui excèdent la cité verniolane: il s’agit très majoritairement de feux de rebuts, qui se répartissent autant à l’extérieur des bâtiments que dans les locaux à poubelles installés dans les allées, devant les bâtiments ou dans les caves.