Le Locle: deux établissements fermés pour prostitution
Les autorités neuchâteloises ont fermé un bar et une discothèque soupçonnés d'employer illégalement des prostituées en ville du Locle.
Les enquêteurs reprochent aux deux établissements d'avoir exploité la situation de dépendance de leurs employées. Pour l'heure, trois personnes ont été arrêtées et deux autres ont été placées en garde à vue.
Cette intervention policière s'est déroulée aux premières heures lundi matin, a précisé mardi dans un communiqué la juge d'instruction Sylvie Favre. Une enquête avait été ouverte après la fermeture d'un cabaret du Locle qui ne payait plus les cotisations sociales de ses employés. Les autorités ont appris à cette occasion l'existence d'un réseau de prostitution illégal.
Les deux établissements concernés, la «Pyramide» et le «Manhattan», auraient employé des prostituées au «noir» et dans des conditions permettant de soupçonner une exploitation des femmes. En tout, 18 personnes ont été auditionnées lundi. Une dizaine d'employés, pour la plupart d'origine étrangère, ont pu faire état de leurs conditions de travail.
L'enquête devra déterminer si le personnel était employé légalement, au «noir» ou au «gris» et d'examiner dans le détail l'exploitation de chaque victime potentielle, précise le communiqué. Pour les besoins de l'enquête, les deux établissements ont été fermés. Le service du commerce et des patentes devra déterminer par la suite si une fermeture administrative s'impose.
Cette opération intervient alors qu'une nouvelle loi sur la prostitution est entrée en vigueur le 1er juillet dernier dans le canton de Neuchâtel. Elle impose une obligation d'annonce tant pour les personnes s'adonnant à la prostitution qu'à celles mettent des locaux à disposition. Pour la première fois, une structure d'accueil, mise sur pied par le canton, devrait permettre aux victimes de trouver un logement, une aide financière minimale et des autorisations de séjour pour la durée des besoins de l'enquête. (ap)