GenèveLe massage japonais virait souvent à l'attouchement
A ce jour, sept femmes ont dénoncé les caresses non désirées de leur praticien. Il est en prison depuis août.
- par
- Jérôme Faas

La plupart des victimes supposées sont des quadragénaires.
Le masseur expert en reiki est décrit comme doux et attentionné. Etabli sur la rive gauche, il avait pignon sur rue. Quand ses patientes sortaient du premier rendez-vous, elles étaient ravies. Mais lors du second, parfois, les choses se gâtaient. L'éclairage était tamisé et elles, en sous-vêtements, somnolentes. Les mains du praticien, alors, caressaient sexes et seins.
Le septuagénaire a souvent dérapé. Au moins sept fois depuis 2012, soit le nombre de victimes ayant dénoncé les faits à ce jour. Trois ont porté plainte. Il a été prévenu d'actes sexuels sur personne incapable de résistance et d'abus de détresse en mars 2014. Depuis cet été, il est détenu.
«Ma cliente a été la première, en juin 2013, à porter plainte, expose Me Alexandra Clivaz-Buttler. Depuis, des dames osent parler, les langues se sont déliées.» La dernière plainte date de 2015, quand la police entendait des victimes potentielles. «Les faits concernant ma cliente datent de 2012, détaille Me Lorella Bertani. Il y avait avant cette audition une grande volonté d'oublier.» Le nombre de récits similaires l'interpelle. «Il ne s'agit pas d'un homme troublé par une femme en particulier.»
Le masseur «admet des dérapages», selon son conseil Me Luana Roberto, mais conteste toute contrainte ou abus de détresse. «Il s'agissait de simples effleurements, certes déplacés, dans le prolongement des gestes thérapeutiques. Sa détention ne se justifie plus aujourd'hui, en particulier car il n'existe pas de risque de collusion.» Contacté, le Ministère public se borne à confirmer l'existence de la procédure en cours.