Réforme des retraites en FranceLe ministre du Travail surpris en train de faire des mots croisés
Un député a pris la parole pour demander à Olivier Dussopt de bien vouloir cesser de jouer pendant les débats, jeudi à l’Assemblée. L’intéressé reconnaît une «bêtise».
Pris en flagrant délit.
Alors que les parlementaires français ont entamé vendredi leur ultime journée d’examen de la réforme des retraites dans une ambiance électrique, le ministre du Travail a été pris la main dans le sac. Jeudi à l’Assemblée, le député Les Républicains (LR) Aurélien Pradié a pris la parole pour remonter les bretelles d’Olivier Dussopt. «Je vous invite, monsieur le ministre, à ne pas sortir les mots croisés comme vous venez de le faire lorsque la représentation nationale s’exprime», s’est-il indigné. Sur le banc des ministres, l’intéressé a semblé avoir bien du mal à masquer sa gêne.

Olivier Dussopt se défend de toute provocation.
«Le premier des respects, c’est de ne pas faire de mots croisés lorsque la représentation nationale s’exprime», a poursuivi le député. Vendredi matin sur BFMTV, Olivier Dussopt a avoué qu’il était bien en train de faire des mots croisés dans l’hémicycle. «J’ai fait une bêtise, j’ai ouvert une grille pendant une interruption de séance, que j’aurais dû fermer après. Je me suis fait rattraper par la patrouille», a-t-il expliqué, se défendant de toute provocation et évoquant les nombreuses interruptions de séance.
Jeudi, les manifestations ont rassemblé 1,3 million de personnes selon la CGT et 440’000 selon le ministère de l’Intérieur. C’est le chiffre le plus faible depuis le début de la mobilisation, dans l’attente du 7 mars où les syndicats menacent de mettre le pays «à l’arrêt» si le gouvernement ne retire pas la réforme. Dans l’hémicycle, La France insoumise (LFI) a retiré mercredi «plus d’un millier» d’amendements et les socialistes «90% des leurs». Jeudi, les communistes ont fait de même avec 350 de leurs propres amendements.
Mais, jeudi soir, le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon a jugé ce retrait «incompréhensible» et appelé les députés à ne pas se «précipiter» vers l’article 7. Les débats ont repris à 9 h vendredi. À minuit et où qu’en soient les échanges, le rideau tombera à l’Assemblée nationale.