Expulsion: Le navire de l'avortement a dû quitter le Maroc

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ExpulsionLe navire de l'avortement a dû quitter le Maroc

Le navire pour l'avortement qui avait rejoint le nord du Maroc, dans l'optique de proposer cet acte illégal dans le royaume, a été escorté hors du pays par la marine marocaine.

Si elle n'a pratiqué aucun avortement, «Women on waves» a réussi un coup de communication.

Si elle n'a pratiqué aucun avortement, «Women on waves» a réussi un coup de communication.

Le bateau a été escorté hors des eaux territoriales dans la soirée de jeudi par la marine «en dépit du fait qu'aucune loi n'a été enfreinte», a indiqué l'ONG néerlandaise «Women on waves», qui avait été invitée par le Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (Mali), une association marocaine.

«Sitôt avisées, les autorités publiques ont attiré l'attention de l'équipage du voilier sur la nécessité du respect des dispositions légales, après quoi ledit voilier a quitté les eaux territoriales marocaines», a confirmé le ministère de l'Intérieur dans un autre communiqué.

«L'embarcation supposée être le bateau de l'avortement n'est qu'un voilier de croisière arrivé (dès) le 2 septembre», a par ailleurs affirmé ce ministère.

L'ONG néerlandaise avait fait part lundi dernier de son intention de se rendre au Maroc afin de proposer des avortements médicamenteux dans un pays où 600 à 800 femmes ont recours chaque jour à une interruption de grossesse dans la clandestinité.

Après avoir laissé planer le suspense, elle avait annoncé mercredi que son navire devait arriver le lendemain.

Mais, coup de théâtre, elle avait reconnu jeudi que le navire se trouvait déjà sur place. «Le bateau est arrivé il y a plusieurs jours déjà, car ils ont su que les autorités allaient les empêcher et c'était le seul moyen de parvenir jusqu'aux côtes marocaines», avait expliqué à l'AFP une députée néerlandaise, Liesbeth van Tongeren, présente à Marina Smir.

Si elle n'a pratiqué aucun avortement, «Women on waves» a réussi un coup de communication: l'action a braqué les projecteurs sur l'avortement au Maroc où, d'après l'ONG néerlandaise, 78 femmes meurent chaque année des suites d'un avortement clandestin.

C'est la première fois que l'ONG entendait mener ce type d'action dans un pays musulman. Elle a déjà entrepris des actions similaires au large de l'Irlande, de la Pologne, du Portugal et de l'Espagne, qui ont à chaque fois entraîné des protestations de groupes opposés à l'avortement. (afp)

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