France: Le «Nouvel Observateur» deviendra «L'Obs»

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FranceLe «Nouvel Observateur» deviendra «L'Obs»

Le magazine français «Nouvel Observateur» va faire sa mue jeudi prochain et changer de nom.

Rebaptisé simplement «L'Obs», le premier news magazine français va lancer une nouvelle formule recentrée sur les enquêtes, avec des effectifs réduits et l'objectif de redevenir rentable, a annoncé jeudi sa direction.

Dirigé par Matthieu Croissandeau, l'hebdomadaire qui fête cette année ses 50 ans va connaître une vague de départs volontaires de 36 journalistes, qui profiteront de la clause de cession ouverte par sa vente du titre cette année aux actionnaires du «Monde».

Les effectifs de la rédaction devraient être ramenés à environ 157, dont 115 rédacteurs, contre environ 180 l'an dernier, a précisé à l'AFP Jacqueline Volle, présidente du directoire. Parmi les grandes signatures en partance, François Bazin, Marie-France Etchegoin ou encore Sophie des Deserts, a-t-on appris au sein de la rédaction.

Dix millions de pertes

Malgré des ventes de 485'000 exemplaires et un site au troisième rang des sites d'info, l'hebdomadaire et ses filiales, dont Rue 89, ont perdu 9,8 millions d'euros en 2013, sur un chiffre d'affaires de 90 millions. Il a souffert de l'atonie du marché publicitaire, même si ses ventes ont résisté (-3% en 2014).

Cette fragilité avait permis aux actionnaires du Monde de racheter 65% du magazine pour seulement 13,4 millions d'euros, le fondateur Claude Perdriel en conservant 35%. Sur cette somme, 8 millions financeront les départs, qui lui coûtent 150'000 à 200'000 euros par personne.

Mise en place d'un paywall

Pascal Riché, cofondateur de Rue89, rejoint le magazine comme directeur adjoint en charge des éditions numériques. Sur le numérique, une zone payante sera mise en place à la fin de l'année avec en outre la création d'un portail en ligne rassemblant des sites thématiques, dont Rue89. La parution d'une édition numérique quotidienne est à l'étude, qui pourrait être axée sur des enquêtes.

L'hebdomadaire donnera aussi plus de place aux longues enquêtes, aux reportages et aux débats d'idées, et vient de créer une cellule investigation. Autre changement, son supplément Téléobs, aujourd'hui quinzomadaire, redeviendra hebdomadaire et le 4 décembre sera lancé un supplément mensuel sur les tendances.

«Après plusieurs années de pertes, des investissements importants dans le numérique et une recapitalisation intervenue avant l'été, notre stratégie est de reconstruire le modèle économique de l'Obs en conjuguant la croissance du numérique, l'identité de chacune des marques et la relance du papier. Nous sommes convaincus que cette nouvelle dynamique peut se traduire par un retour aux bénéfices dès 2015», a commenté Jacqueline Volle. (ats/afp)

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