PeopleLe parolier de Johnny inculpé pour viol et agression sexuelle
L’artiste, qui a collaboré aussi avec M. Pokora, Jenifer et Louane, aurait abusé de quatre femmes après les avoir droguées. Il conteste les faits.

Yohann Malory sur son compte Instagram.
Yohann Malory, parolier réputé de chanteurs tels que Johnny Hallyday, M. Pokora ou Louane, a été mis en examen jeudi à Paris pour viol et agression sexuelle sur quatre femmes, a appris vendredi l’AFP de source judiciaire. Il conteste les faits.
L’auteur, compositeur, parolier de 36 ans, est soupçonné d’avoir commis ces faits par «administration de substance nuisible avec préméditation». Il a été laissé libre sous contrôle judiciaire. L’artiste a en revanche été placé sous le statut, plus favorable, de témoin assisté pour les faits dénoncés par une cinquième plaignante.
Yohann Malory avait été placé en garde à vue mercredi à la 1e DPJ (police judiciaire), selon une source proche du dossier, confirmant une information de l’hebdomadaire «Le Point». Cette garde à vue intervenait au terme d’une enquête préliminaire du parquet de Paris à la suite du dépôt de plusieurs plaintes.
MDMA et GHB dans les verres
En février, Mediapart faisait état de cinq plaintes déposées contre l’auteur pour harcèlement moral, agressions sexuelles, administration de substances nuisibles et viols.
Sept femmes, dont la mannequin Charlotte Lemay, plaignante, et d’anciennes partenaires du parolier, ont témoigné auprès du média en ligne. Plusieurs l’accusent, entre autres, d’avoir versé de la drogue – MDMA, GHB – dans leur verre lors de soirées, avant de les embrasser, de les caresser ou de coucher avec elles.
«Mes clientes apprennent cette mise en examen avec soulagement», a réagi Me Yassine Bouzrou, avocat de quatre plaignantes, dont Charlotte Lemay.
#MusicToo
C’est une artiste de 24 ans, Lola Le Lann, qui avait fait éclater l’affaire au grand jour en annonçant le 6 octobre sur Instagram qu’elle annulait la sortie de son premier album. Elle expliquait alors avoir reçu plusieurs témoignages accusant Yohann Malory, un des auteurs des chansons de son album, d’agressions.
Ces témoignages avaient émergé sur les réseaux sociaux sous le mot-clé #MusicToo, créé dans le sillage du mouvement #MeToo pour dénoncer les violences sexuelles dans l’industrie musicale.
«Je subis un préjudice immense alors que je suis innocent», «ces filles se servent du mouvement #MusicToo pour régler leurs comptes avec moi», s’était défendu le compositeur en janvier dans «Le Parisien». Il avait alors reconnu avoir versé de la drogue dans le verre de Charlotte Lemay, mais contesté toute agression.
Le 8 janvier, Yohann Malory a adressé au parquet de Paris une plainte pour dénonciation calomnieuse, qui ne peut toutefois pas être examinée avant l’issue de la procédure judiciaire en cours.