Syrie Le pays «en état de guerre civile»
Le CICR considère désormais que les combats en Syrie sont une situation de guerre civile.
«Ceci n'est pas nouveau, nous l'avions déjà notifié aux parties et en avril nous avions dit que cette situation de conflit armé non international s'appliquait à trois endroits spécifiques. Maintenant, chaque fois qu'il y a des hostilités on peut voir des conditions qui peuvent être définies comme un conflit armé non international», la terminologie diplomatique pour parler de guerre civile, a déclaré lundi un porte parole du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), Alexis Heeb.
Dans ce cadre «le droit international humanitaire prime chaque fois qu'il y a des hostilités», a ajouté ce porte-parole. Ce droit définit les conditions de la protection des populations civiles mais aussi de «la protection des gens qui ne sont plus en train de se battre, par exemple les blessés mais aussi les conditions dans lesquelles ils pourraient être détenus», a souligné ce porte-parole.
Le CICR a régulièrement demandé aux autorités syriennes le respect des blessés dans les centres de soins et un accès de ses délégués aux détenus dans les divers centres de détention.
Affrontements à Damas
Des combattants de l'opposition affrontaient lundi les forces gouvernementales dans la capitale syrienne Damas pour la deuxième journée consécutive, a rapporté l'Observatoire des droits de l'Homme. D'après les activistes et les habitants, les combats qui se déroulaient dans plusieurs quartiers de Damas seraient les plus violents depuis le début de l'insurrection contre le régime du président Bachar el-Assad, en mars 2011.
D'après l'Observatoire des droits de l'Homme, basé à Londres, et le militant des droits de l'homme Mustafa Osso, les violences se déroulaient dans les quartiers de Kfar Souseh et Tadamon. Un habitant, qui s'exprimait de manière anonyme, a rapporté que des coups de feu et des explosions sporadiques avaient été entendus lundi matin.
La capitale syrienne reste sous le contrôle des forces de Bachar el-Assad, bien qu'il y ait eu des violences dans Damas ces derniers mois.
Sur le terrain diplomatique, l'envoyé spécial de l'ONU Kofi Annan se rendait lundi à Moscou pour évoquer la crise syrienne avec les dirigeants russes, soutien indéfectible au régime syrien depuis le début de la révolte populaire. (ats/ap/afp)
La Russie accuse l'Occident de «chantage»
La Russie a accusé lundi les Occidentaux d'exercer un «chantage» pour forcer Moscou à accepter des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU contre le régime de Damas. «A notre grand regret, on voit des éléments de chantage», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, affirmant que les Occidentaux avaient sommé la Russie d'accepter les sanctions faute de quoi ils «refuseraient de prolonger le mandat de la mission d'observateurs».
«Nous estimons que c'est une approche absolument contreproductive et dangereuse, car il est inacceptable d'utiliser les observateurs comme une monnaie d'échange», a-t-il ajouté.
Les négociations la semaine dernière au Conseil de sécurité de l'ONU sur un projet de résolution sur la Syrie ont tourné au bras de fer entre les Occidentaux et la Russie. Moscou refuse de sanctionner le gouvernement syrien s'il ne cesse pas ses attaques à l'arme lourde contre l'opposition, comme le prévoit un projet de résolution présenté par Européens et Américains et qui invoque le chapitre VII de la Charte de l'ONU. Ce chapitre permet d'imposer des sanctions économiques à un pays pour le contraindre à se plier à une décision du Conseil.
Les Etats-Unis menacent de leur côté de ne pas prolonger, comme l'a proposé Moscou, le mandat de la Mission des observateurs de l'ONU en Syrie (Misnus), qui expire le 20 juillet, si le Conseil n'utilise pas les sanctions comme moyen de pression sur le président Bachar al-Assad, selon des diplomates.